A toi les clés...

Voilà ton forum personnel.

Tu t'organises comme tu veux pour la présentation de ton personnage, on verra ce qu'on pourra en faire.


Tu connais déjà Ambre le jeu de rôle sinon ?

le jeu de rôle non, l'univers très bien par contre, ça fait longtemps que j'ai envie de jouer mais à chaque fois qu'une occasion s'est présentée y avait une catastrophe qui me tombait sur le coin du casque à pointes...

bon mon personnage...

Ok, dans ce cas je te rappelle la particularité si tu l'ignores : les quatre attributs des personnages sont définis après une séance d'enchères, qui permet de classer les joueurs les uns par rapport aux autres.
On dispose de 110 pts pour faire plein de bêtises avec son personnage. Je te renvoie à cette partie pour plus de détails si les affaires techniques t'intéressent : https://ambre.forumperso.com/Genesis-f9/


Pour le personnage, ce sera un jeunot de 2e génération. Tu peux en faire un Ambrien ou un ressortissant des Cours du Chaos.
Tout son historique est de ton ressort.
Seul bémol : le choix de tes parents me reste réservé pour des raisons inavouables.

...Il se tient là-bas presque invisible vu la distance qui sépare son navire de la jetée, pourtant je le vois, je le reconnais, ses cheveux noirs comme l'aile de l'oiseau-tempête qui ondulent au vent comme un nid serpentin, sa haute silhouette massive qui les domine tous, ses atours simples et pourtant si royaux... mon père... Gérard.
cela fait tant d'années que je n'ai humé l'odeur de sa barbe aux étranges et exotiques relents de la substance qu'il consomme dans sa "pipe"; ô combien ma mère déteste cette odeur, je suis sure d'ailleurs que les vents auront bien vite fait de lui apporter la nouvelle de son retour, mais cette fois elle ne pourra m'exiler et c'est moi qui accueillerai mon géniteur!

J'avais à peine huit années lorsque je le vis pour la première fois et il me semblait alors qu'il n'existait au monde personne pour égaler ce géant, il était immense et avait la force d'une montagne de feu, sa chevelure douce comme l'arbel d'araigne-fée était plus noire que le gouffre entre les étoiles, sa voix était comme le grondement des chutes d'Oselys et sa bonne humeur plus inépuisable que les richesses de l'Océan-Mère... Mon père... Déjà à cette époque ma mère avait pris le parti de ne plus lui accorder le privilège de partager sa couche, la Sorcière des Îles Farouches s'était laissé dompté une fois pas deux! de plus son orgueil avait été meurtri par le départ du Prince, elle qui quittait les hommes se faisait quitter à son tour, intolérable!

Ce n'est donc pas mon père qui me donna mon nom pourtant par quelque hasard ou blague du Destin, ma mère me nomma Morgane et ce nom eu la faveur de Gérard; il m'expliqua que ce nom était chargé de légendes et de sens et qu'il était aussi lié au vent et à l'eau qui étaient les maîtres de son propre destin et qu'il était heureux que le mien sembla être parallèle...

Il m'apprit à naviguer sur un navire coque-de-noix comme il l'appelait, il m'apprit nombre de choses sur la mer et sur le ciel, comment voir les courants et les vents, comment les sentir et leur parler, il m'apprit le nom des poissons, coquillages, oiseaux au long cours, il m'enseigna le respect dû au navire et aux hommes qui le faisait fonctionner... de cette période je garde une impression floue de tourbillon de savoir accumulé, de rires explosés, d'images pieusement conservées, je n'ai guère conscience du temps qu'il passa ainsi avec moi mais je n'ai pas un seul souvenir plus heureux que ce temps passé à son côté...

Enfin, vint le jour où, me tenant assise sur ses genoux plus larges que l'assise des montagnes il m'annonça la voix retenant j'aime à le penser un peu de mélancolie qu'il devait s'en repartir au-delà de l'horizon... je me souviens avoir pleuré, crié à l'injustice, avoir menacé des pires bêtises, mais il partit quand même... bien sûr ma mère qui s'était tenue coite durant tout son séjour ne manqua pas l'occasion pour me dresser contre cet homme que désormais elle n'était pas loin d'haïr mais mon coeur bien que meurtri par son départ ne pût se résoudre à suivre le chemin qu'elle avait choisi emprunter...

Héhé, on essaie de m'amadouer alors que normalement c'est moi qui attribue à chacun les parents Ambriens.
Ca mériterait que je t'assigne à Brand.

Théoriquement, ton personnage est censé connaître et disposer dès le départ des pouvoirs de la Marelle (ou du Logrus, ce qui ne semble pas être le cas ici). Tu peux donc étendre ta présentation encore plus loin si tu veux : révélation de tes pouvoirs, présentation à la famille, passage de la Marelle, etc.

c'est parce que j'ai pas fini le récit... le début de celui-ci est lui-même un souvenir, le souvenir du moment où mon père m'a révélé ce qu'il était, ce que j'étais et ce que je devais aller faire, l'épreuve qui m'attendait et ce qu'elle m'apporterai...

Pour Gérard, rappelle-toi aussi que c'est le brave type capable de te pendre par la cheville au bord du gouffre juste histoire de donner une leçon de maintien.
Papa gâteau d'accord, mais faut pas trop n'en faut.

Tant que j'y suis, si tu penses que certains de tes récits personnels peuvent permettre aux autres de mieux "sentir" ton personnage, sans qu'ils leur en apprennent trop sur son compte, n'hésite pas à les poster directement dans les Histoires personnelles : https://ambre.forumperso.com/Histoires-personnelles-f21/.

oui oui aux deux, je sais bien pour Gérard, j'y viens... et pour les récits je pense que je posterai le tout lorsque ce sera terminé... là je bosse du coup j'ai pas trop le temps...

L'étrave fend l'eau avec l'élégance et l'efficacité d'un marsouin, les voiles blanches parsemées d'étoiles dorées claquent comme l'étendard qui suit ou précède l'arrivée d'un monarque, la proue de bois si blanc qu'on croirait de l'ivoire représente une créature qu'à l'époque je ne sais être une... la Licorne...
Le majestueux vaisseau se glisse sur le bord du quai sans un bruit, sans un crissement, les voiles sont ramenées avec une dextérité et une vitesse proprement prodigieuses, sur le gaillard-arrière, se tenant droit comme un pilier inébranlable, Gérard attend que son navire s'immobilise.

Je regarde vers les Terres, là où se dressent les Monts-Colère et où ma mère s'est terrée, rongée par la haine et par la jalousie... Il n'est pas venu pour elle bien sûr, Il est venu pour moi!

Mon coeur se gonfle à presque s'en rompre d'allégresse et d'impatience, va-t-il me reconnaitre moi qui n'était qu'un petit démon sautillant et qui suis maintenant une adulte.

Les amarres sont lancées et attachées aux bittes de bronze du quai, à mes côtés les notables d'Ysen, ceux de Vennesin et ceux de Cardeef, ainsi que trois de mes soeurs; Litta, Damena et Corysse; les autres sont trop loin ou ne veulent pas offenser leur mère, mais ces trois là cherchent le pouvoir tout autant que celle-ci veut le garder, être les reines d'îles prospères, être considérées comme des élues de la divinité des eaux ne leur suffit pas et elles sont persuadées que leur charme... ou leurs charmes feront du prince venu d'au-delà des mers un allié considérable...
Moi je ne cherche pas le pouvoir de ma mère, je sais car il me l'a dit que le royaume de mon père vaut mille fois celui-ci et bien que j'aime profondément cet archipel je suis avide de découvrir ce que cache la ligne tenue qui sépare l'océan du ciel.

quelque peu perdue dans mes pensées je me rends compte soudain du silence qui règne sur le quai; devant moi, presque aussi imposant que dans mon souvenir, il se tient dans des atours de cuir et velours un peu passés et me sourit avec tendresse.

J'ai envie de lui sauter au coup, cet homme qui m'a prodigué les seuls moments de tendresse de mon enfance mais je sais aussi que je ne suis plus une enfant de huit ans, je suis une princesse-sorcière d'Ysen et j'ai un rang à tenir, de plus je sens qu'il attend comme une sorte de test que je me comporte selon ce rang, celui-là ou un autre...

...le vent souffle furieusement me hurlant de rester sur la terre qui m'a vu naître, mais je suis sourde à ses avertissements et savoure cet instant où, enfin, je me sens libérée de l'enfance et de la servitude d'une mère tyrannique et cruelle au coeur plus froid que les abysses et aux regard plus venimeux que le plus anciens des wyrms...

Mon père se tourne vers moi et me désigne sans mot dire un matelot jeune et avenant, je comprends, un peu déçue que je dois le suivre, qu'il va me conduire à mes quartiers; descendant le bel escalier de bois sombre du château je jette un coup d'oeil vers la silhouette de cet homme dont finalement je ne connais pratiquement rien, il est là, droit et campé comme une statue de bronze, le regard perdu dans le lointain, scrutant quelque chose qu'il est seul à voir, le front légèrement plissé, non pas de souci mais de concentration... je m'interroge mais je suppose qu'il me dira ce qu'il en est en temps voulus.

La nuit semble longue mais l'endroit est chaud et confortable, je me love dans des fourrures de bêtes dont j'ignore tout, les vibrations et bruits du bateau ne sont pas une gêne j'y suis accoutumée mais je les trouve curieusement assourdies, j'espère qu'ils ne se démènent pas pour être discrets ces matelots d'un autre rivage...


...il me semble avoir dormi des jours je me sens pâteuse et courbaturée par trop de langueur, à travers les carreaux du hublot dardent les rayons d'un soleil généreux et joyeux, j'entends le cri d'oiseaux de mer, du moins je suppose qu'il s'agit d'oiseaux de mer... Comme s'il m'avait entendu me reveiller, mon "aide" cogne doucement à la porte? je lui dit d'entrer.
Il tient dans ses bras un plateau avec une boisson chaude et aromatique que je ne connais pas, des pâtisseries et des fruits tout aussi exotiques, un autre, plus âgé et habillé avec plus d'ostentation porte ce qui semble devoir être ma tenue du jour: braies étroites mais confortables, d'un bleu délavé, dans une matière qui semble être un cuir doux comme du velours; chemise de drap blanc, fine et ouvragée de broderies ton sur ton, gilet du même cuir doux noir brodé de fils d'argent aux motifs clairement aquatiques; ceinture et grande cape de drap de laine vert jade comme une eau calme... avec ceci des bottes noires, brillantes comme un miroir d'obsidienne...
"Le Prince vous attend sur le pont Votre Altesse, les tours de la Cité sont en vue depuis plus d'une heure."

Quelle cité? nous venions de quitter la civilisation qui ne gravitait qu'autour de l'Archipel pour nous diriger vers l'infini... je m'étais préparée à un long voyage qui me permettrais de me familiariser avec la civilisation de mon père et voilà que je devais y faire face après une simple nuit et que mon père ne m'avait même pas encore adressé la parole!

"Ma fille... voici Ambre, la Cité, celle qui est au centre de tout, le joyau des mondes infinis, la merveille inégalable, désormais aussi ta Cité!"

"Père? en êtes-vous réellement le souverain?"
J'était submergée de couleurs, d'iridescences, de chatoiements, partout ce n'était que tours éffilées, dômes opalescents, oriflammes flamboyants dansant au vent, murailles d'albâtre à la blancheur miroitante, maisons blanches aux toits et volets de mille couleurs, et surplombant, dominant le tout, un château, trop grand pour être vrai, trop majestueux pour n'appartenir qu'à un seul homme, trop magnifique pour être foulépar nos pieds qui foulent la poussière et la boue du monde...

"T'ai-je laissé croire que j'étais un souverain? bien, mhhhh... à vrai dire ce n'est pas tout à fait faux, il y a bien des endroits où je suis effectivement roi mais non pas ici, ici je ne suis qu'un prince, ce n'est pas moi qui est la lourde tâche d'être le pilier d'Ambre... je n'en suis que l'Amiral et ce statut me conviens tout à fait!"

"Mais qui est le roi alors? votre père?"

"Tu le sauras en temps utiles pour l'instant il y a plus important; de part ton sang qui est aussi le mien tu es héritière d'Ambre mais pour que tu puisse revendiquer cet héritage il te faut passer une épreuve, comme tous ceux qui sont du même sang... te sens-tu prête?"

Pouvais-je réellement dire non? j'étais intimidée et effrayée mais pour complaire à ce père nouveau je me devais de ravaler mes craintes et d'avancer avec courage, n'étais-je pas après-tout une shamane de la terre des Wyrms, ne les avais-je pas vaincu à leur propre jeu, n'avais-je pas été acceptée dans le cercle des initiées, je n'avais donc rien à craindre.

(ce qu'il y a de bien, c'est qu'après un tel récit je n'aurais pas grand chose à rajouter - il faudra juste faire attention à ne pas creuser seule de ton côté des relations soutenues avec d'autres Ambriens que ton père )

Les images de ma vie se succèdent à une cadence étourdissante, l'électricité statique hurle à mes oreilles un chant hypnotique et remonte le long de mon corps comme une horde de vermine scintillante, une douleur lancinante fait tressauter ma cuisse là où un gwormaï m'avait mordu étant enfant, j'ai les yeux qui pleurent de tant de débauche lumineuse dans cet environnement si sombre, je me suis lancée hardiment sur ce serpent chatoyant que mon père nomme la Marelle je comprends maintenant mon erreur, j'aurai du avoir peur, ressentir sa puissance, son pouvoir, je n'ai vu qu'une espèce de rituel familial, si s'en est bien un, il est mortel pour celui ou celle qui manque de volonté, car je pressens qu'il s'agit ici non pas d'une épreuve physique mais spirituelle, bien que la douleur, la résistance, les fourmillements divers soient présents je pense pouvoir affirmer qu'ils sont des symptômes mais pas l'essence de l'épreuve... je vois la fin du tracé, par les dragons, comme cela est difficile, chaque pas est une victoire, instinctivement je sais que nul recul n'est possible que la seule issue est de continuer, envers et contre tout mais comme cela est dur, la résistance ce fait physique, c'est comme vouloir passer à travers un mur de briques mais je n'ai pas le choix, il faut avancer, je veux vivre, rien ni personne ne peux ni ne pourra m'ôter la volonté de vivre!



Comme dans l'oeil du cyclone je suis au centre d'un maelstrom d'énergie, la plus puissante, la plus belle, la plus aboutie qui m'ai été donné de contempler, je sais désormais ce qu'est Ambre et pourquoi mon père la couve du regard lorsqu'enfn il l'aperçoit sur le pont de son navire, ce n'est pas seulement sa patrie, c'est réellement, physiquement, mentalement, spirituellement une partie de lui... comme moi désormais, mais je suis épuisée. C'est alors que je vois mon père s'engager à son tour sur la Marelle, je le vois haleter, son visage grimacer, parfois les rideaux moirés de l'énergie qui sourd du sol lui font prendre des allures qui n'ont plus qu'un lointain rapport avec l'humain, comme moi il peine pour chacun de ses pas et je vois la résistance finale se dessiner comme un rideau de lumière folle qu'il lui faut déchirer centimètre après centimètre...

"laisse-moi quelques instants pour souffler veux-tu..."

la caverne est immense, la lueur de la Marelle, assagie, l'éclaire de reflets fantomatiques, au loin, le bruit ténu du ressac répond à nos respirations haletantes, nous sommes debout, l'un à côté de l'autre et je me demande s'il va falloir faire le chemin en sens inverse...