La situation initiale

Las Vegas. Las Vegas était le lieu idéal pour Khlorel, un lieu où il pouvait tout à la fois se détendre et exercé sa Psyché.

C'était sa deuxième participation au World Series of Poker. L'année précédente il avait gagné haut la main. A l'époque il avait joué par instinct, laissant la partie dérivé et savourant pleinement son intuition au-delà du commun.

Cette année était différente, son objectif était différent.
Il avait prit la résolution d'utiliser son esprit pour lire littéralement le jeu des autres participants. Certes ils n'étaient que des humains, mais il était interressant pour lui de fouiller ces esprits concentrés, de s'imposer un contrôle dans son attitude et la façon dont le monde pouvait le percevoir.
Et puis il aimait Las Vegas, ce lieu plein de vie, de bruit, de couleur.

Comme à son habitude il portait un costume de bonne facture, noir, avec son écharpe en soie noire brodé d'une rose d'argent.

Il venait de remporter la demi finale.
Il était l'heure maintenant pour lui d'affronter les 3 derniers joueurs de ce championnat du monde.
Donné favori du fait de sa victoire l'an passé, il s'approche alors de la table, pour découvrir qui serait ses adversaires.

Alors que l'un de tes adversaires s'est déjà retiré, piteux, de la table, ta dernière main - ce que le monde est bien fait ! - te donne un full aux as par les rois, juste ce qu'il faut pour liquider les deux fulls plus faibles de tes opposants, qui transpirent tous deux à grosses gouttes.

Alors que la mise est gonflée par les surenchères déraisonnables des autres joueurs - qui ne doivent pas bien saisir pourquoi tant d'audace... - tu devines, au milieu de la tension générale qui règne dans la salle de jeu, un sifflement très faible, mais très aigu. Il te vrille les tympans et gêne ta concentration.

Agacé par ce son, il cherche à le localiser par l'esprit : Qu'est ce qui fait ce bruit ? Un objet ou une personne ?

Dans la foulé, il engage un "All-in" pour en terminer avec cette partie, tout est sur la table, il sait qu'il va gagner car il connait les cartes de ses adversaires, cette action lui permettra d'axer sa concentration sur ce maudit sifflement qu'il semble seul à entendre.

Cela semble bien plus compliqué que tu ne le pensais : ce sifflement raisonne un peu partout, sans provenance apparente. Si tu ne le savais extérieur, tu jurerais à un problème auditif : les bruits naturels de l'Ombre - bien que limités - semblent eux-même affectés par cet étrange son parasite.

Les autres ne semblent guère affectés, ne paraissent même pas s'en rendre compte.
Au moment où tu commences à poser tes cartes, tu ressens un effet étrange, mais pas inconnu, qui semble remuer l'Ombre comme une onde sur l'eau. Le sifflement, déjà très variable en intensité, semble s'atténuer progressivement.

Ton premier adversaire sort une couleur à coeur...

Bizarre...

Quoi qu'il en soit, il jette ses cartes, désormais à sec.


Ton second adversaire, un sourire rayonnant qui contraste avec l'angoisse qui l'étraignait il y a à peine quelques secondes, abat quant à lui un carré de dames...
Les applaudissements fusent.

Quelque chose ne va pas, les cartes ont changé, quelques choses à changer l'état de la partie, peut être même plus loin encore.

Avant d'abattre ses cartes il cherche à fouiller les esprits de ces adversaires, pour comprendre à quel moment la "réalité" semble avoir changé, l'état de leur mémoire.
Il abat ses cartes pour en finir une fois pour toute avec la partie, mais son esprit est ailleurs. Cherchant d'autres détails qui auraient pu changer dans la pièce.

Rien n'a changé, hors de plusieurs détails. Et au final, quand tu les passes en revue, tu te rends compte que les changements ont été énormes.
L'un de tes adversaires se retrouve marié et père de famille, alors qu'il était célibataire.
Les verres sur les tables sont vides alors qu'ils semblaient remplis, pleins alors qu'ils semblaient vides.
Le banquier, plutôt grisonnant et les pensées moroses, est désormais brun et légèrement éméché, sans avoir rien bu.
Dans la foule, les personnes que tu avais pu repérer de ça de là semblent avoir été déplacées, voire carrément enlevées.

Et, évidemment, deux fulls ridicules sont devenus une couleur et un carré...


Le son continue de raisonner faiblement à tes oreilles, stridulant avec une intensité très variable. Il semble venir d'un peu partout, comme si c'était l'Ombre elle-même qui l'émettait. Et tu sembles seul à le percevoir...

Quelque chose ou quelqu'un a modifié l'Ombre Terre. C'est mauvais.

Il concentre son esprit sur l'Ombre elle même, sa trame, sa réalité, et cherche l'origine des perturbations.

Ce n'est pas quelque chose que tu maîtrises encore bien, et les flux contradictoires de l'Elysion, du Logrus et de la Marelle restent difficiles à démêler.

La perturbation ne semble pas localisée en tout cas, et si ses effets semblent ici mesurés - quoique déjà anormaux - ils sont probablement bien plus importants dans les Ombres voisines.
Maintenant, pour trouver sa source... C'est comme chercher l'origine d'une tempête en marchant à contre-vent...

J'utilise l'Elysion pour limiter au maximum les modifications qui sont faite, et si possible je tente de retrouver l'état "initial" de normalité de l'Ombre.

Grâce à la force d'inertie inhérente à la "densité" de réalité de l'Ombre Terre, tes manipulations permettent de corriger les symptômes de la perturbation.

Celle-ci cependant continue. Même si tu la perçois moins par tes yeux que par ton esprit, tu as toujours cette impression qu'une onde est en train de passer à travers Ombre. Le sifflement agaçant revient de temps à autre.

Cette onde ne te rappelle en rien le genre de manipulation dont tu as l'usage avec l'Elysion. L'effet semble beaucoup plus massif, global, impliquant vraisemblablement plusieurs Ombres.

Il quitte alors la pièce, évitant les badauds qui cherches à le saluer ou le félicité.

Même s'il aime l'Ombre Terre, comme son père, sa priorité reste Ys, j'utilise Elysion pour m'y rendre le plus rapidement possible pour constater l'état des choses.
Si des changements ont été fait ou sont en train de se faire, il mettra toutes ses forces à l'oeuvre pour rétablir ou maintenir Ys.

En parallèle, si cela ne demande pas trop d'effort supplémentaire, il se concentrera sur l'origine inter-Ombre de ce changement, par exemple s'il y a un "sens", comme une direction du vent de changement, afin de pouvoir remonter la piste éventuellement.

Tu tournes à une rue pour enclencher le mouvement à travers les Ombres vers Ys, mais quelque chose ne va pas.
Les modifications sont beaucoup plus lentes que d'habitude, et tu sens une résistance qui n'a pas lieu d'être. De plus, alors que Las Vegas demeure constamment animée même au plus profond de la nuit, tu te rends compte que la foule dans la rue décroit lentement, comme si tous avaient envie de rentrer dans les hôtels et casinos en même temps.
Les voitures elles-même voient leur nombre décliner.

A priori, tu n'es plus vraiment sur l'Ombre Terre, mais au bout de sept-huit minutes d'efforts tu n'as pas réussi à rejoindre un quartier d'Ys, ce qui est pour le moins troublant.

Cependant, tu ressens de manière moins oppressante la puissance ayant amenée la vague de changement, et le sifflement a totalement disparu.

Il poursuit jusqu'à Ys, en redoublant ses efforts pour l'atteindre (equivalent d'une descente aux enfers de la Marelle si nécessaire).

Alors que tu remontes une rue illuminée mais silencieuse de Vegas (le vrai ou l'un de ses reflets, qu'importe) et te prépare à lâcher en un seul influx une vague d'énergie qui, tu l'espères, te permettra de rallier Ys, tu vois émerger d'un hôtel - c'est suffisamment intrigant car c'est désormais le seul type vivant et/ou visible du coin - un homme de taille moyenne, aux cheveux assez longs et très blonds. Sa tenue ressemble vaguement à celle d'un motard, d'une seule pièce, en cuir rouge sombre.

Il garde un temps d'arrêt en te voyant, et semble pendant une seconde réfléchir.
Finalement, il se décide à un "Euh... Salutations..." assez incongru.

Il faut dire que, hors de Corwin et des habitants du centre d'Ys, l'usage du Thari - malgré une prononciation étrange - n'est pas si usuel que cela chez tes interlocuteurs habituels...

Il se rappel alors les leçons de Corwin : Eviter tout contact avec les ressortissants d'Ambre ou du Chaos.

Il part comme prévu, et peut être même deux fois plus vite que prévu après cette brusque rencontre.
Il est prêt et ne s'interrompt pas dans sa lancé donc.

L'autre semble attendre une réponse de ta part sans trop savoir comment tu vas réagir. Il est totalement pris au dépourvu lorsque tu fais valser les Ombres autour de toi pour te précipiter dans la direction d'Ys.

La pression à tes tampes est terrible, tandis que la cité de l'Elysion se restructure très lentement autour de toi. Tu as l'impression d'une chute dans le vide, et c'est totalement déphasé, l'esprit en vrac, que tu déboules sur la chaussée pavée de quartz d'une rue du quartier des jeux d'Ys. Le retour à la réalité est brutal, et il te faut plusieurs minutes pour reprendre pleinement conscience.

C'est la nuit. L'endroit où tu te trouves est peu fréquenté, hors de quelques filles de joie accompagnées de leurs clients potentiels et, à bonne distance, de leurs employeurs. Quelques carrosses attelés, mais inoccupés, confirment que certaines des hôtelleries de la rue reçoivent pas mal de visiteurs...
Tu devines cependant à proximité l'animation caractéristique du quartier, avec sa musique et sa vie nocturne.

Personne ne paraît avoir repéré ton arrivée, et rien n'indique que le mystérieux importun ait pu te suivre.

Après avoir récupéré suffisamment, il se concentre sur Elysion pour repérer le moindre changement, depuis le temps qu'il fait ça, il doit pouvoir repérer la plus infime des modifications.

Rien n'indique un quelconque changement. Ys est et demeure inviolée en apparence.

Je me contenterais pas "d'apparence", je m'assure que Ys est réellement inviolée, jusque dans ses détails, une fois qu'il sera sûr il fera autre chose.

Plus facile à dire qu'à faire. Même si Ys oppose moins de résistance qu'Ambre pour l'usage des pouvoirs de la Marelle, tu n'en es pas au stade de mettre à jour la trame même de son Ombre - sinon, tu serais pratiquement en mesure d'atteindre l'Elysion primal, ce qui n'est pas le cas.

Dans l'état actuel de tes capacités, ton étude n'a montré aucune alerte d'intrusion.

Bien, maintenant il peux repartir plus "tranquillement".

Il connait bien les Ombres environnantes, il va donc se dirigé en direction de celle où il a croisé l'homme, mais en allant doucement, son but est avant tout de repérer à quel moment les changements dans la réalité lui son visible.

Tant que tu demeures dans les quartiers d'Ys, et ses dérivés proches, rien ne semble se produire.

Puis au bout d'un moment, divers phénomènes mineurs, incompréhensibles dans des structures qui devraient être ordonnées, surgissent : pour l'essentiel, il s'agit du même sifflement intempestif, qui semble raisonner à travers toute l'Ombre et déformer les sons naturels de celle-ci.
Il y a aussi parfois quelques effets de "flou", comme si l'horizon perdait de sa substance pendant quelques secondes.

Dans l'ensemble, les habitants semblent ne se rendre compte de rien. Pour autant, dans nombre d'entre elles, tu trouves la population assez agitée, en proie même parfois à des mouvements de panique. Rien qui semble surnaturel, mais la coïncidence est troublante.

Comme à Las Vegas, il essaye de voir le sens "général" de ce "vent de changement", si cela semble avoir une "origine", une "direction", il remontera la source.

Il y a une direction... non deux...


non... plein !


A peine t'es tu orienté dans un sens, que tu crois être celui de la "source" (tu es loin d'être en mesure de percevoir avec exactitude celle-ci) que ton impression se retrouve rapidement contesté.
Dans le schéma des Ombres tel que tu te le représentes par l'enseignement de Corwin et tes propres expériences - un réseau d'univers s'étendant entre Ambre et les Cours du Chaos, avec l'Elysion sous-jacent qui relie entre eux certaines des Ombres, la perturbation que tu affrontes n'a pas d'orientation particulière.
A moins qu'il ne s'agisse bien sûr, à chaque fois, de perturbations différentes, sans lien entre elles.

Bon, cela semble peine perdu. Il se redirige vers l'Ombre où il a croisé l'homme habillé en motard, de façon vigilante.