La situation dans les Cours du Chaos

Depuis la défaite lors de la Guerre de la Marelle, la situation dans les Cours s'est détériorée jusqu'à en arriver à une véritable guerre civile, faite de duels d'honneur, d'assassinats, représailles et vendettas en série.

Le carnage a touché toutes les Maisons, allant jusqu'à décimer les plus prestigieuses d'entre elles - notamment la Maison royale de Zon, celle du Roi Swayvill lui-même - et s'est étallé sur près d'une dizaine d'années.
Au moment du trépas du Roi, malade déjà depuis un long moment, une centaine d'héritiers avaient déjà cessé de vivre, et même lors des funérailles royales les deux prétendants directs furent assassinés en public.

Le résultat est que c'est Merlin, fils de Corwin et de Dara, pourtant très mal placé à l'origine dans l'ordre de succession, qui est devenu l'héritier présomptif et est parvenu à obtenir les soutiens décisifs qui pouvaient lui permettre et la survie, et l'accession au trône.

Les troubles durèrent encore deux années, au cours desquelles Merlin réchappa par miracle à des dizaines d'attentats, mais où se dessinèrent les contours de l'organisation qui allait lui permettre d'asseoir son autorité : les Maisons Hendrake et Sawall fournissaient le soutien officiel et appuyaient le Prince de toute leur influence, tandis que son demi-frère par alliance Mandor se faisait un plaisir de dénicher et de liquider les dernières cabales. Dara, officiellement accusée de complot contre le Roi et rendue officieusement responsable de la vague de meurtres ayant ensanglanté les Cours, fut quant à elle déchue de tous ses droits de succession et rendue infréquentable, même si on lui autorisa à demeurer sur ses domaines patrimoniaux de la Maison d'Helgram - elle était quand même mère du Roi !


Lors du sacre de Merlin, les Maisons majeures de Hendrake, Sawall, Jesby, Minobee, Harcham, Dellaram et Torghel, soit sept sur les douze, reconnurent leur nouveau Roi. Les autres, sans ouvertement proclamer la rébellion, brillèrent par leur absence : les Maison Zon (ancienne lignée de Swayvill), Helgram (lignée paternelle de Dara, ceci expliquant cela), Chanicut, Gajaz et Olm.
Dans cette ambiance encore délétère, le Roi Merlin cherche avant tout à assurer sa propre sécurité, garder ses soutiens et en acquérir d'autres. Il s'est décidé toutefois à prendre le risque de négocier avec Ambre un véritable traité de paix, à même de lui permettre d'avoir les mains libres pour se consacrer à sa lourde tâche intérieure.

On peut donc résumer la situation des Cours à une période de convalescence douloureuse, les risques n'étant pas encore dissipés pour peu que Merlin comette une erreur fatale.
Pour le moment, tout affrontement direct ou duel d'honneur a été fermement interdit, et les contrevenants s'exposent à un emprisonnement prolongé dans les geoles de Thelbane. Le nouveau gouvernement royal a intimé l'ordre d'oublier toutes les vendettas, même les plus anciennes, et a montré l'exemple en ne condamnant pas à l'éradication ceux ayant tenté d'attenter à la vie du nouveau Roi.

L'atmosphère reste cependant électrique, et le trouble général ne saurait mieux être illustré par le culte clandestin rendu dans certaines Maisons aux grandes figures d'Ambre : on trouve ainsi, généralement bien dissimulées, des chapelles rendant hommage à Benedict, Corwin, Fiona, Brand et d'autres Princes. Cet étrange mysticisme honorant les ennemis d'hier semble prouver un traumatisme grave chez certains Seigneurs du Chaos suite à leur défaite lors de la Guerre de la Marelle.

Ca n'a pas traîné : après l'échec complet de l'ambassade en Ambre, la disparition puis le sauvetage d'un des délégués et l'assassinat de deux des autres, dont le leader même de l'ambassade le duc de Thorgel, le scandale a secoué les Cours de belle manière, aboutissant à la mise au placard de Mandor (mais de manière trop ostentatoire pour que les maisons en soient rassurées) et à une série de frictions, culminant avec la mise en accusation des Hendrake par les Jesby.

La réunion exceptionnelle des douze Maisons tentée par Merlin n'a abouti à rien, et ses tentatives dilatoires pour reporter les torts d'abord sur Mandor, puis sur la maison mineure de Coris (que l'on découvrit comme étant en fait la façade derrière laquelle s'était réfugié depuis plusieurs millénaires Osric, un ambrien fils d'Obéron) ont fait long feu.

Pour toutes les personnes informées, la guerre civile est sur le point d'éclater, a priori limitée pour le moment aux Hendrake et Jesby, mais deux maisons de ce calibre ne peuvent qu'entraîner toutes les autres dans la mêlée...