Où la famille est réunie, avec beaucoup d'émotion...

Au bout de quelques secondes, Julian finit par faire entrer la nouvelle venue - par un grand mouvement en la tenant par l'épaule, et en la poussant à moitié vers l'intérieur.

La fille est de taille moyenne, aux cheveux blonds. Comme de juste, elle fait vite le tour des visages, et tout le monde l'évalue avec une curiosité plus ou moins visible.

Random rompt le court silence.
"Je vois. Le paquet poste ramené par l'autre chieur. Bon, alors pouvons nous savoir à qui nous avons l'honneur ?"

La fille semble ne pas réagir à la réflexion, et se tourne vers Imrryran.

- Bon donc a priori, ce n'est pas au fils de Bleys que je dois de me retrouver en Ambre. Mais cela ne me garantit guère de pouvoir lui faire confiance, pour ce que je connais de son père..."

Salut plus qu'éclatant d'Imrryran.

- Veuillez croire mademoiselle que je n'ai pas les mauvaises manières de mon père, qui il est vrai a des habitudes peu recommandables."

N'étant pas particulièrement ravi de se faire snober, le Roi reprend la parole.

- C'est mignon tout plein, mais maintenant il s'agirait peut-être de mettre quelques petites choses au clair. On a une foule de soucis venant d'un peu partout, et comme par hasard voilà que se rameute tout le monde, les chers disparus comme les jeunes inconnus..."

Le blond amoché a un sourire rigolard à la remarque. Random poursuit.

"Alors c'est pas que je ne suis pas formidablement ému de voir à quel point cette famille sait se rassembler lors des grandes épreuves, mais il faudrait au moins que tout le monde joue au même jeu. Et se fasse connaître avant de rejoindre une table..."

J'attends avec un air intéressé de voir la nouvelle arrivée se présenter.

Personne ne semble s'énerver outre-mesure, et le dit "jeune premier" a même un léger sourire.

Random se replace derrière son bureau pour s'asseoir (un côté mafieux, qui ne lui va cependant pas terriblement bien) et s'installe bien avant de rétorquer.

- Les choses sont bien faîtes. A peine nous évoquons son nom que déjà Fiona nous revient, par l'intermédiaire d'une fille, je présume ? Et avec tous les conseils nécessaires pour faire une parfaite princesse d'Ambre, n'est-ce pas adorable...

Les réactions sont très contrastées. Le blond du milieu de la pièce a le sourire facile, mais Bénédict comme Julian sont plus que sombres. Random s'appuie les coudes sur la table avant de reprendre.

"Alors, je doute qu'il faille présenter Bénédict, Julian et Imrryran. Ni moi, j'espère. Notre nouvel ami est Delwin, l'un de mes chers frères disparus mais pas suffisamment, visiblement.
(Delwin s'incline légèrement, mais semble avoir quelque douleur aux articulations...)

"Maintenant que les bras sont grand ouvert, pourrons-nous en savoir plus sur la descendance de Fiona et les raisons de sa présence ici ?"

Je fais mine de ne pas avoir remarqué la première parti de la tirade et pars d'un grand éclat de rire.

"Les raisons de ma présence ? Il faudrait plutot poser la question à l'impulsif qui m'a amenée ici, ne pensez vous pas ?
Si je n'avais pas été détroussée, peut être serais-je parti depuis longtemps d'ailleurs"

Random retrouve le sourire.

- Ouai, pas faux, un point. Une des belles réussites de mon cher neveu Laurent, avec la libération de mon cher frère Delwin (l'autre blondin a un gloussement) et la récupération de l'épée de Corwin, avant qu'il ne la rembarque pour en faire je ne sais quoi.

Bref, on ne sait pas à quoi ça sert, mais jusqu'à présent c'est pour ce que j'en sais davantage d'emmerdes que de bonnes choses. Mais j'espère me tromper dans ton cas...

Bénédict se rapproche, s'installe lui-aussi près du bureau. Le Don et son bras droit réunis (même si le bras droit en question manque lui-même d'un bout de bras droit...). Le roi reprend tranquillement.

"Bon, puisqu'on a tapé juste avec "Fille de Fiona", on pourrait régler l'histoire rapidement maintenant...
Il tourne un instant la tête vers Imrryran.

"Aux dernières nouvelles, Fiona serait quelque part dans les Ombres, en train de goupiller je ne sais quel nouveau chien de ma chienne, sans Bleys pour une fois, et avec une compréhension légèrement plus grande que la nôtre sur ce qui est en train de tout faire claquer de partout.

Maintenant, on me dit qu'elle aussi serait dans la merde. Alors la question du jour sera : y a-t-il quelque chose que la marmaille pourrait nous confier, en toute confiance il va de soi, qui pourrait nous apporter quelques lumières ?"


Les aînés d'Ambre semblent tous montrer une inquiétude plus ou moins présente, en tout cas sacrément bien imité au cas où elle serait feinte. Il faut vraiment que la situation soit toute pourrie pour que l'ambiance lourde d'interrogation soit aussi sensible.

Je me tourne légèrement vers l'autre membre de "la marmaille" et attends voir si elle a quelque chose à dire, ayant déjà donné les informations que j'avais et "les vieux" n'en ayant pas fait grand cas.

Julian approuve du chef, mais avec un air plus que grimaçant.

- Jusqu'en Arden, oui, et ce n'est rien de le dire, ç'aurait pu être dans le Bosquet de la Licorne, il s'en est fallu d'un cheveu...

Bénédict, toujours très poseur, a le mérite d'une froideur très égalitariste : anciens comme nouveaux, tout le monde est à la même enseigne.

- C'est pourquoi tout nouveau rapport de la situation est stratégiquement utile."

L'incompréhension semble dominer. Bénédict, moins démonstratif, est cependant le premier à questionner.

- Pénétrer sur les terres de notre adversaire ? C'est plus que tout ce que nous avons pu tenter. Nous devons en savoir le maximum sur son compte, et sur les moyens de parvenir au coeur de son pouvoir".


Enfin, quand on disait "questionner", c'était façon de parler. Ca affirme pas mal, hein...

Random montre un léger désappointement.

- Je vois... En bref, même tu t'es aventurée chez l'ennemi, ça ne t'a pas mis en contact avec le coeur du problème.
C'était trop beau...

Bénédict reprend aussitôt.

- Malgré tout, cela signifie que, plus encore que dans les Cours, nos armées peuvent agir. Lorsque nous le devrons.

Julian, à son tour.

- Sûrement, sûrement. Mais si vous suivez le match à la télé, c'est plutôt chez nous qu'on est en train de jouer. Alors avant de penser à balancer le ballon, j'aimerais d'abord qu'on se dégage.

Delwin sourit dans son coin. Random reprend.

- Pour cela, il faut que tout le monde revienne, maintenant. Et j'ai plus que jamais besoin de Fiona. Or Imrryran ici présent nous dit que son contact d'Atout avec elle a été rompu, visiblement par l'extérieur.
Se tournant vers Ludmilia,
"Je parie que, bien évidemment, tu n'as aucun moyen de la contacter ?"

Je ris...

"Même plus mes atouts..."

Random grogne.

"En considérant qu'une éventuelle fuite de ta part ne perturberait pas plus que cela le rapport de force, et qu'elle pourrait te mettre bien plus en danger que si tu nous apportais un minimum ton concours...

Il se penche vers un tiroir de son bureau, tire un boitier et le lance vers Ludmilia. Le roi a un sourire mauvais.

"Juré, j'ai touché à rien. Juste regardé.

Delwin tourne sa tête vers Random avec un air bonhomme.

- Et moi, aurais-je l'infini bonheur d'avoir un jeu d'Atouts ? Même usagé, je...

- Cher frère, on ne fait de cadeaux qu'aux enfants sages ou à ceux qui l'ont mérité... reprend Random.

Benedict, qui ne semble pas vouloir que cela rebondisse sur les mauvaises manières des uns et des autres, enchaîne immédiatement.

- Maintenant que ces détails sont au clair, et que nous sommes ici quatre à pouvoir user de nos Atouts, un contact avec Fiona est à envisager.

- Oui, grande idée ! clame Julian. La dernière fois que nous avons fait ça, ç'a été formidablement mieux, après.

- Plutôt ça que rien du tout", gromelle Random en tirant son propre jeu d'Atouts, imité bientôt par Benedict puis, avec une expression désabusée, Julian.

Je sors aussi mon jeu d'Atouts et plus précisément celui de Fiona.

"Nous sommes cinq si je comtpe bien."

Julian se tourne vers Imrryran.

- Ah oui ! Cinq !


Delwin sourit.

- Si je dérange, dites le moi..."

Je suis trop poli pour répondre à la question de Delwin et le montre en ouvrant discrètement la bouche, comme pour dire "Ou...", avant de la refermer silencieusement.

Après avoir feuilleté mon paquet d'Atouts, j'écarte celui représentant Fiona.

La résistance est à l'évidence très importante, mais pas suffisamment pour quatre... euh non, cinq princes d'Ambre.
Après quelques longues secondes d'attente, un voile se déchire. Fiona apparaît.

La vision est rare : la chevelure rayonnant autour de son visage, Fiona est non seulement en pleine concentration, mais est visiblement en train de déployer toute son énergie pour alimenter une Puissance bien connue, la Marelle, dont le symbole emplit toute la pièce de ses échos.
Vos esprits sont rapidement envahis par la force qui émane de la confrontation apparemment en cours au delà du portail d'Atout.

Benedict, qui se ressaisit plus vite,
"Fiona. Ta main."


Fiona tourne les yeux vers vous, et tend rapidement sa main, immédiatement saisie par Julian. Elle s'effondre presque immédiatement sur le tapis du bureau, inconsciente.
Alors que disparaît de lui-même le contact d'Atout, une rumeur de désappointement se fait ressentir, confirmant s'il était besoin qu'une tierce volonté se heurtait à celle de Fiona.

Random, qui souffle en se rapprochant de sa soeur, dit doucement.
"Evidemment, ç'aurait été trop beau que tout se passe parfaitement bien."

Benedict rejoint à son tour Random et Julian, Delwin seul restant à l'écart, l'air neutre.

(je continue ?)

Je me penche sur Fiona, a-t-elle l'air blessée ou "seulement" terrassée par une volonté plus forte que la sienne ?

Cela ressemble plus à de l'épuisement.