Episode 3 : Mais qu'est-ce que je fiche ici ?

Obscurité.

Tu te souviens t'être mis au lit après avoir mangé. Après quelques minutes où tes pensées t'ont tenu un peu éveillé, tu as fini par sombrer.

Obscurité.

Tu ne sais pas trop ce qui se passe, ou s'est passé. Tu ne ressens rien. Tu ignores combien de temps s'est écoulé.

Toujours est-il que ta conscience vient de renaître. Ton corps... peut-être, peut-être pas, rien ne l'indique. Ni n'indique le contraire.

Obscurité. Et silence.

Enfin, silence, pas bien longtemps. Avant que tu n'aies eu le temps d'analyser plus en profondeur le caractère particulier de ta situation actuelle, tu devines, dans le noir qui t'entoure de toute part, une petite voix masculine amusée, assez grave mais avec des pics dans l'aigu soudaines et irritantes.

"Vous m'êtes familier, et pourtant... c'est comme si les liens qui nous unissent habituellement n'existaient pas. C'est étrange que vous vous retrouviez ici..."

Ouvrant les yeux sur l'obscurité il est d'abords étonné.
La pièce était-elle aussi sombre ? Il ne se rappelait pas avoir vu de fenêtre et même si c'était le cas il avait donné des consignes pour qu'on le réveil avant le repas, il ne pouvait donc pas faire nuit.

Il passe sa main devant les yeux pour la regarder - peut être est il toujours en train de rêver ?

Entendant la voix et n'étant pas sûr d'être ou non dans un rêve, il se redresse et porte machinallement la main à l'endroit où devrait se trouver la garde de son épée - réflexe stupide étant donné qu'il avait retiré son épée pour dormir, mais si c'était un rêve ...

Il cherche du regard dans la direction d'où provenait la voix, tout en cherchant à capter tout ce qu'il peux avec sa psyché.

"Qu'est-ce "ici" ? Quels liens ? Et surtout, si je vous suis familier, qui êtes-vous ?"

Le ton était calme et serein, plus par nécessité de contrôle et de concentration que par conviction quant à sa situation.

Tu ne parviens pas à passer tes mains devant tes yeux... car tu n'as semble t-il plus de main... et peut-être plus d'yeux. Comme si ta conscience était seule dans cette nuit d'encre.


La voix finit par reprendre, toujours posément mais avec ces pics aigus étonnants.


"Où nous sommes ? Mais à Ambre bien sûr...
Je sais que vous êtes de la famille... Un fils de Finndo peut-être ? Ou de Benedict ?
Ou peut-être d'un des jeunes enfants d'Obéron ?


"J'aimerais pouvoir vous dire qui je suis... Je l'ai su... Je le sais sûrement... Mais c'est comme si le schéma qui est en vous repoussait cette information... Repoussait notre rencontre...
C'est dommage, votre tracé m'intéresse..."

Le silence retombe.

Sensation étrange que d'être sans corps avec une telle acuité.

"Ainsi je dois toujours être dans la chambre des invité. Etrange expérience. Etes vous dans mon esprit ou moi dans le votre ?""

Il reprend :

"Je suis bien de la famille, ce n'est plus un secret à présent puisque mon père m'a autorisé à me présenter comme tel. Je suis fils de Corwin."

Pensif un instant.

"Le schéma qui est en moi ?" méfiant "de quoi parlez vous ? Et en quoi cela vous empêche-t-il de me dire qui vous êtes, d'une manière ou d'une autre, comme par exemple a défaut de votre nom, de qui êtes vous le fils ?"

La voix s'élève à nouveau.

"Je... je ne sais pas... J'ai vu votre esprit parmi celui des autres, avec en lui un de ces schémas nouveaux... Il est dommage que celui-ci me repousse...
Peut-être que si d'aventure nous nous croisons physiquement... Il faudra que je refasse un tour au château un jour...

"Corwin vous dîtes... Oui... Ce nom m'est familier... N'est-il pas venu après le jeune Eric ? Un fils de Realla...

C'est étrange... Pourquoi ces vieux souvenirs et rien d'autre ? Il faut que j'y réfléchisse..."

"Oui c'est bien ce Corwin là." Il se demande d'ailleurs s'il pourrait y en avoir d'autre ....

"Vous supposez donc qu'il y a plusieurs schémas différents et nouveaux ? Différents et nouveaux par rapport à quoi ? La Marelle ?"

Puis :

"Et ne pouvez vous pas me dire de qui vous êtes le fils ?"

- La Marelle ? C'est peut-être bien cela... J'oublie tant de choses... Il faudrait que je pense à me réveiller, peut-être..."



Et ses dernières paroles auraient pu aussi être les tiennes, puisque là où il n'y avait qu'obscurité, tu te retrouves dans ta chambre.
Des fenêtres, tu vois un ciel toujours chargé de nuages gris, et la luminosité laisse deviner que l'on doit encore être en début d'après-midi.

Sur un des murs, élément nouveau ou dont tu ne te souviens pas, une petite ardoise est accrochée, avec pour seul mot un "Bientôt" pour le moins laconique.

Dommage, pensa-t-il.
Il aurait peut être plus en apprendre plus sur ce singulier ... "personnage" ?

Il se lève alors et s'approche de l'ardoise, il la prend alors et l'observe un moment, pensif.

N'étant pas très sûr de l'expérience qu'il venait de ... vivre ? il décide quand même d'effacer l'ardoise et la repose sur la table, face contre table.

Il sort un instant et demande l'heure à la première personne qu'il croise.

Il y a toujours quelques serviteurs dans les couloirs.

Apparemment, tu n'as pas énormément dormi, puisqu'il encore que 15 heures, approximativement - les mécanismes d'horlogerie et de clepsydre, usités dans ce fichu château, ayant tendance à se contredire, apparemment.

Je retourne me coucher, comme prévu, j'ai besoin de repos.

Décidément, on n'est jamais tranquille dans ce patelin.


Tu es réveillé par des coup frappés à ta porte...

Combien de temps ai-je dormi ?

Je me réveil et me redresse. Après avoir vérifié que mon arme était toujours à porter de main :

"Entrez !" le ton est simple, la voix un peu forte pour être sûr de porter jusqu'à l'extérieur.

Tu ne saurais dire combien de temps tu as dormi, mais assurément bien peu (oui, c'est ironique par rapport à l'attente )


Deux hommes entrent dans la pièce aussitôt après avoir entendu ton assentiment.

Tous deux portent des tenues de cour bien taillées. Les deux sont bruns, de corpulence et de taille comparables, mais là s'arrête la ressemblance : les yeux bleus contre les yeux bruns, les traits, la coupe de cheveux, rien n'indique une quelconque parenté.

Après une très brève observation des lieux, ils s'avancent dans la chambre de ta suite.

Hmpf ... Evidemment, personne pour se présenter directement.

Il les regarde tout deux s'avancer alors qu'il se redresse et s'assied sur le bord de son lit.

Il ne dit rien et attend qu'ils se présentent.

L'un des deux hommes, qui se tenait un peu en retrait, s'avance alors et prend enfin la parole.

"Pardonnez cette visite impromptue, cher cousin. Je m'appelle Tyrone, et voici Jurt de Sawall, un émiment membre de la délégation et frère de l'empereur des Cours du Chaos. Pour ne rien vous cacher, c'est le Roi qui m'a parlé de votre arrivée, et je me suis dit qu'il serait préférable qu'on se présente. De toute façon, j'aurais de toute facon tôt ou tard des questions à vous poser. Vous l'ignorez sans doute, mais nous avons eu un meurtre il y a peu, et je suis chargé de l'enquête. "

Il te tend la main : "Enchanté de faire votre connaissance."
Tu ne ressens pas de menace particulière dans ce geste.

Il le regarde avec méfiance autant lui que Jurt, avant de répondre :

"Cousin ? De quelle façon ?"

Il se lève alors de toute sa stature.

"Effectivement je ne suis au courant de rien en ce qui concerne un meurtre. Enchanté."

Il lui sert la main en le regardant droit dans les yeux et profite de cette occasion pour explorer ses pensés superficielles. Si cela semble possible sans se faire repéré il ira légèrement plus profondément - au moindre risque il cesse évidemment.

Tu as face à toi un Ambrien. Peut-être réussiras-tu à lire ses pensées superficielles, mais plus loin... difficile à dire, tu n'as jamais vraiment testé tes capacités sur un interlocuteur de cette trempe.

La main tendue semble a priori sincère, et l'affaire de meurtre paraît être une préoccupation réelle du dénommé Tyrone.

Je prend ce que je peux. Après tout je suis en milieu "hostile". Et j'attends le complément de sa présentation.
Parmi ses pensés superficielle je cherche à savoir à qui croit il parlé, en gros : comment lui ai je été présenté ? En tant que fils de Corwin ?

Le doute subsiste, mais il faut voir qu'il connaît ton identité par Random, lequel n'était pas non plus particulièrement convaincu ou en tout cas ne le montrait guère.

Il n'y a pas grand chose de plus. L'homme tient vraisemblablement à savoir si tu as un rapport quelconque avec son enquête.

Le dénommé Jurt, en voyant son compagnon partir soudainement, est quelque peu surpris. Par réflexe, il semblait sur le point de lui emboîter le pas.

Ta question le laisse un peu perplexe. Le jeune homme - seigneur du chaos, semble t-il, d'après ce qu'on t'en a dit - ne comprend plus très bien ce qu'il fiche ici maintenant que Tyrone est parti. Il hausse les épaules, et semble visiblement résolu à trouver le premier prétexte venu pour prendre congé à son tour.

Jurt, en d'autres temps, tu le sens bien, t'aurais déjà sauté dessus et égorgé - ou du moins, aurait essayé...
Visiblement, il n'apprécie guère le tutoiement et le ton général de la discussion mais, plus encore, n'apprécie pas d'avoir été laissé en plan par Tyrone.

Le regard noir, il te lâche avec hauteur.

"Je n'ai strictement rien à faire de vos histoires d'ambriens. Le fait que vous ayez le même père que mon demi-frère (il a décidément du mal à dire ces mots), si tant est que vous puissiez dire vrai, n'est certainement pas un lien entre nous.

Il s'arrête un instant.

"Pourtant...
Oui...

Il se calme soudainement.

"Oui... Je suis sûr que vous connaissez mon double. C'est pour cela que vous me parlez ainsi, n'est-ce pas ?"


Son hostilité semble s'être apaisée rapidement.

Intéressant ...

"Peut-être bien ? Je n'ai que faire de Merlin et de notre possible parenté, je ne le connais et ne l'ai jamais vu. Je n'ai que faire de ces pitreries "ambriennes" auxquelles Tyronne tente de me mêler."

Il plente son regard dans celui de Jurt :

"Je n'ai que faire d'Ambre !" La phrase est intense sans être forte en volume.

Pendant ce temps il capte les pensées superficielles de Jurt afin d'adapter son discours sur ce fameux "double".

"En revanche ... toi ... N'es donc tu là que pour amuser la gallerie au coté de Tyronne ? N'as-tu pas mieux à faire ?" Le ton se veux complice, comme s'il s'agissait là d'un secret intime.

En fonction des pensées superficielles le discours sera adapté.

Aïe. Le cerveau de Jurt est bizarre, il agit d'étranges façons.
Il y a visiblement un problème lié à sa nature de chaosien métamorphe, mais aussi autre chose, comme une énergie instable qui le parcourt en permanence.

Jurt grimace à ta façon de lui parler. Tes senseurs psy t'inquiètent quelque peu, comme si tu approchais d'une batterie chargée avec une barre en fer. Tu peux continuer, ou pas...



(et là tu vas me dire 'wha, c'est toujours pareil', mais euh j'y peux rien d'abord )