[Prologue] Un temps pourri !

[Voila donc la situation de départ pour mon personnage, j'ai volontairement pris le parti du récit à la première personne et j'essaye aussi de ne pas utiliser un vocabulaire trop recherché pour être plus en accord avec ses pensées un peu rustre ]

Pour la énième fois, c’est presque avec une sorte d’appréhension devenue une amie que j’écarte le pan de ma tente pour dégager un bout de ciel … Et voila ! Encore un temps pourri ce matin !

C’est à croire que jamais je ne verrai la couleur du ciel sur cette Ombre et encore moins la moindre lueur du soleil … Voila bien deux semaines que je patauge dans la boue avec mes hommes, et à part vent et pluie je n’ai rien vu d’autre comme conditions météo !

Enfin si tout va bien, je devrais aujourd’hui en finir avec ce satané contrat … Quelle mouche a bien pu piquer Heinrich pour accepter l’offre de ce commanditaire ?! Encore heureux que le prix offert soit plus que correct sinon je crois bien qu’au bout de deux jours de ce traitement, j’aurais pu tourner casaque !

Et encore s’il n’y avait que le temps, cela pourrait être presque supportable mais en plus je dois participer à cette sordide histoire de succession ! Non mais franchement quelle mère irait supporter l’un de ses fils contre ses autres enfants, tout cela pour mettre la main sur le magot et les terres du défunt mari ?! … Bon admettons que je n’ai rien pensé de cela … Finalement j’imagine très bien quel genre de mère pourrait faire ce genre de chose !

Bon allez un peu de courage que diable et si tout va bien, ce jour devrait marquer le dénouement de ce contrat si comme je l’ai prévu on tombe sur le campement des deux derniers enfants de la ‘mère aimante’, comme je me plais à l’appeler … Une dernière bataille et tout devrait être fini, je récupère alors ma part et ensuite adieu à cet endroit ! Mais faudra tout de même que je pense à dire à Heinrich ma façon de penser sur ce genre de contrat ! Et même si je me sentais plutôt désoeuvré ces derniers temps, ce n’était pas une raison pour accepter n’importe quoi !

Allez, il est donc temps pour moi d’aller affronter l’ennemi probablement le plus redoutable du jour, j’ai nommé le temps !

Le temps pour moi d’attraper mon casque et mon ceinturon d’armes puis je suis dehors sous le crachin poussé par un petit vent vif comme chaque matin. Déjà mon cheval m’attend à quelques pas avec l’un de mes hommes à son côté tenant ma lance et mon bouclier. Une dernière fois, je vérifie les attaches de mon armure de mailles plates, j’ajuste sur ma poitrine le surcot frappé du dragon. Le même symbole qui frappe la poitrine de la cinquantaine de femmes et d’hommes aux visages résolus qui patientent calmement en attendant mon signal pour monter à cheval. Déjà dans leurs regards, je devine leur excitation pour le combat à venir, le même sentiment qui peu à peu grimpe aussi en moi.

Satisfait de mes vérifications, d’un bond je monte sur mon cheval, un destrier au tempérament aussi orageux que sa robe sombre, une fois en selle j’attrape mon bouclier puis ma lance. Un coup je frappe sur mon coup et c’est le signal pour ma compagnie de monter en selle elle aussi. Je profite de cet instant pour jeter un œil en direction du petit groupe de tentes légèrement à l’écart de mon camp. Là, je peux voir la mère en compagnie de son rejeton favori se préparant à prendre leur petit déjeuner. Il est fort probable que je les trouverais encore sous leur tente à mon retour avec, accroché à ma selle, les têtes des deux derniers fils rebelles.

Accompagné d’un haussement d’épaule et d’un mince sourire, je m’écarte de cette scène et je me tourne vers la compagnie à cheval arrangée derrière moi, puis d’un signe de ma lance je donne le signal de départ.

Nous passons alors rapidement devant la tente de ma commanditaire, pour elle j’ai juste un sourire pincé et un signe de tête, mais très vite je fais prendre la compagnie un tempo plus rapide. D’après les rapports de mes éclaireurs, les deux derniers fils, qui ont fusionné leurs troupes restantes, ont trouvé refuge dans une petite vallée à deux heures de là …

Si le temps n’était pas aussi détestable, j’aurais pu prendre un plaisir insoupçonné à cette cavalcade tout en songeant à la curée à venir. Il n’empêche qu’un sourire mince mais franc flotte sur mon visage au fil que l’excitation monte en moi et que je réfléchis à toutes mes options.

A une demi heure de notre destination, je retrouve mes deux éclaireurs qui confirment la position des troupes des deux frères et me précisent la topographie des lieus : une petit vallée avec un ru coulant en son milieu et surplombée d’un côté par un petit bois d’où mes éclaireurs ont pu observer le camp.

Rapidement, je scinde ma compagnie en un tiers, armé d’arcs et arbalètes, d’un côté pour rejoindre le petit bois et les deux tiers restant, avec lances et haches, pour m’accompagner dans la petite vallée. Même si mes troupes sont en infériorité numérique à presque trois contre un, les avantages pour nous sont légions : effet de surprise, disposition des lieus, famine et fatigue qui rongent les rangs de mes adversaires, et surtout la supériorité de l’entraînement de mes troupes.

Sitôt leurs ordres reçus, le tiers de la compagnie désigné pour l’attaque depuis le bois part rejoindre sa position tandis que la troupe sous mon commandement s’approchera de la vallée en remontant le petit ru. La charge sera donnée seulement après deux volées de carreaux et flèches sur le petit camp, ensuite ils doivent s’assurer que nul ennemi ne quittera cette vallée vivant. Ce sont les instructions de ma commanditaire pas les miennes …

Une dernière fois, j’ajuste mon casque puis je fais prendre à ma monture la direction de la petite vallée … Tiens, le vent est tombé mais la pluie, elle, s’intensifie un peu. Franchement, c’est comme si ce monde venait à pleurer sur les fils qui vont quitter son sol ! Mais que puis je y faire ? Le monde est comme cela où que mes pas ont pu me porter …

Quelques temps plus tard, j’entends les premiers cris de douleurs et d’alarmes en provenance du campement des frères au destin scellé par leur propre mère. Et c’est le signal de la charge ! L'excitation en moi connait alors un vif pic, presque équivalent à celui d'une jouissance sexuelle ... Je me penche sur l’encolure de mon cheval tout en resserrant ma prise sur ma lance ... C'est l'heure de la curée !

Peut-on parler d'assaut ? De lignes ennemies ? De combat, même ?

L'ennemi a tenté désespérément de réagir face à l'attaque surprise. Mais c'est pour mieux diviser ses forces. Le carnage s'annonce terrible, la victoire, totale.


Et pourtant, ta cavalerie souffre le martyr. Lancés au trot rapide, tes chevaux pataugent dans la boue, et seules la désorganisation de l'ennemi, sa certitude qu'aucune force montée ne pouvait le menacer, te poussent à cette action dangereuse.

Dans un roulement de tonnerre, les lances s'abattent, se brisent sur les soldats adverses, touchés par un début de panique. S'ensuit bien vite une mêlée confuse. La bataille devient incontrôlable tactiquement, mais elle est déjà gagnée. Une à une, les formations ennemies flanchent, se dispersent, s'éloignent du champ de bataille.

En fin d'après-midi, cernée sur une hauteur, un dernier carré encadre les étendards des deux frères. Seuls quelques ilôts de résistance empêche l'ensemble de l'armée de lancer l'assaut final contre cette ultime garde.
Aux pieds des pentes, nombre de tes guerriers ont été tailladés, terrassés par l'impressionnante résistance adverse.

Ah ! Quelle exaltation m'emplit ! Dans le combat je suis capable d'oublier jusqu'à ma vie de prince, jusqu'à l'existence de ma mère, jusqu'à l'existence même d'Ambre ! Dans la fureur de la bataille, je peux être moi et me libérer de toutes les chaines qui peuvent nous entraver !

Un large sourire éclate sur mon visage alors que je perce, renverse et piétine les hommes des deux frères. Oui, la victoire est déja inscrite en lettre de marbre mais il demeure encore à en finir totalement ... La mère m'a commandé les têtes de ses fils et elle les aura ... Un contrat a été signé et j'honore toujours mes contrats !

Pendant un instant, j'hésite presque à faire venir un groupe d'archers près de moi pour les faire décapiter ce dernier carré de résistance en abattant les deux frères ... Mais la soif du combat est encore grande en moi et une petit voix, celle de l'honneur, me souffle que je dois donner ces deux hommes le loisir de voir leur mort en face et non quelque chose d'anonyme ...

Je me laisse donc glisser à bas de monture,, faisant gicler la boue autour sous mes bottes, je me débarrasse de ma lance, tire mon épée puis ordonne à une demi douzaine de mes hommes armés de boucliers et de lames de me suivre. Au préalable, j'ordonne au reste de ma troupe de presser les rangs ennemis restant mais uniquement pour les tenir éloigner de cette hauteur.

Ensuite, d'un pas pesé, malgré la vive excitation en moi que je parviens à canaliser en force, je commence la montée de la petite butte où résiste encore les deux frères. Mes hommes forment un bouclier vivant derrière moi et sur les côtés alors que moi je me prépare à fendre telle une hache le billot de cette résistance !

Je m'y emploierai à abattre chaque défenseur l'un après l'autre, tel mes oncles Bleys et Corwin gravissant le Kolvir, certes dans une bien moindre mesure mais l'image est dans le principe la même ... J'ai toujours eu, depuis le jour de cet assaut incroyable sur Ambre, un profond respect pour mes deux oncles ... Et coups d'estoc après coups du tranchant, puis coups du bouclier après coups de pieds, je suis là donc à grimper pas après pas, ennemis après ennemis en direction de ces deux frères que le ciel pleure de plus en plus ... Un temps pourri !

Avec la percée inexorable de ta formation en pointe, le carnage prend une nouvelle ampleur. Ton épée traverse les corps par dizaines, se taillant une route sanglante vers le commet de la butte. Tes hommes tombent aussi, l'un après l'autre. Il est clair désormais que ton action va t'amener presque seul sur les hauteurs.

Une dernière ligne ennemie se dresse devant toi, maniant de grandes haches à deux mains. Au prix de nombreux morts et de plusieurs entailles personnelles, elle est abattue, franchie de vive force.

Tu écartes les cadavres vivants encore dressés, surgit enfin en un espace où la pointe de ton arme ne perce pas de chair...

Tu marches sur les corps de dizaines de soldats de ton camp, tués lors d'un assaut brisé durant l'après-midi. Tes pieds s'enfoncent dans la boue mêlée de chairs mortes.

Le sommet enfin...

Devant les étendards des deux frères, une sorte d'arc-en-ciel s'estompe doucement. Il n'y a plus personne.

Découvrant l'absence des deux frères, je me laisse aller à lâcher une bonne bordée de jurons bien sentis car rien n'est pire pour moi comme frustration que celle de voir son ennemi disparaitre par le truchement de quelque artifice !

D'un coup plein de rage, je tranche les hampes des étendards qui tombent alors dans la boue où je les piétine un instant ... Tout sentiment de sens de l'honneur à leur égard a disparu car voila qu'il refuse la mort de face que je leur offrais gracieusement !

Comment ont ils pu oser ?! Et surtout qui a eu le culot de les aider à se soustraire du tranchant de ma lame ?!

Les Atouts, qui a bien pu leur en fournir le secret ?! Je pense qu'une certaine mère et son fils vont avoir des explications à me fournir et vite !

Je me détourne donc des étendards pris dans la boue puis j'entame la descente de la petite butte tout en abattant avec colère tout ce qui se présentera devant moi. Je tache de rejoindre mes hommes survivants et d'une voix puissant j'ordonne en un mot la retraite.

Je récupère un cheval errant sur le champs des combats et ensuite je rejoins mes hommes survivants. Je ne m'attarde plus à finir les rescapés de l'armée des deux frères, une tache impérieuse m'attend : découvrir leurs liens avec Ambre et ensuite les retrouver car j'ai toujours un contrat à remplir !

Une fois que bonne distance aura été couverte, j'ordonnerai une pause à ma troupe pour prendre un peu de repos bien mérité et panser nos blessures.

De toutes les façons, je ne compte revenir au camp de la commanditaire qu'à la faveur de la nuit tombée tout en profitant de son couvert pour y entrer calmement. Auparavant, j'aurai toutefois pris soin d'y envoyer deux éclaireurs pour s'assurer de la situation du camp, des fois qu'un traquenard nous y attende ...

Tout semble normal.

Nombre de soldats, après un sommeil de quelques heures à peine, se sont attelés à la tâche ingrate mais nécessaire de donner des sépultures aux milliers de cadavres qui s'entassent de tous côtés.
Lorsque l'aube revient, les tertres funéraires, tels des champignons, avaient envahi la plaine.
La "butte sanglante", où s'étaient déroulés les principaux assauts et en particulier l'attaque finale sur le dernier carré ennemi, est à elle-seule transformée en un grand monument à la gloire des morts.

Dans cette scène pourtant très habituelle pour toi, tu ressens tout de même une impression de malaise, dépassant celle subie par la disparition brutale des frères.

Je n'aime vraiment pas cela ... Et puis ce malaise qui m'étreint ... J'ai toujours pour habitude de faire confiance à mes instincts, surtout sur un champs de bataille, aussi par acquis de conscience je décide d'envoyer quelques hommes dans diverses directions pour voir si une surprise ne nous serait pas réservée ...

Une question me ronge depuis la fin de la bataille : qui dans la famille peut bien avoir un intérêt dans cette Ombre merdique aux confins du Cercle d'Or ? En plus pour sauver deux obscurs fils d'un baron à la fortune peu glorieuse !

A peine l'aube devinée derrière la grisaille de la fin de nuit et sous un rideau de pluie, je décide de m'entourer d'une garde des quelques hommes qui me restent puis je rejoins à grands pas la tente de la mère et son fils chéri.

Devant la tente, j'ordonne à mes hommes de rester dehors en formant un cernant les lieus : nul ne doit approcher sans mon ordre ! Aux gardes de la baronne, je dis simplement que je dois m'entretenir avec leur maîtresse et je ne leur laisse pas le temps de m'arrêter en entrant directement dans la tente.

Machinalement, j'observe un peu les lieus et pour laisser le temps à mes yeux le temps de s'habituer à la pénombre puis je trouverai la baronne qu'elle soit éveillée ou non n'a aucune importance pour moi ! Et s'il le faut, je l'éveillerais moi-même ...

Visiblement, le résultat du jour devait l'inquiéter, puisque la Baronne est toujours debout, et pour le moins surprise de te voir débarquer ainsi durant la nuit.

L'issue de la bataille la met visiblement en joie, mais lorsque tu arrives à l'évocation de ton assaut final et de l'absence de ses deux fils, son regard reflète autant l'étonnement que la colère. A l'évidence, elle ignore totalement ce qui a pu amener la disparition miraculeuse de sa progéniture.

Contrarié par son ignorance, j'essaye toutefois de lui faire se rappeler si son époux n'aurait pas conclu quelque ancien accord avec des étrangers.

J'essaye aussi de lui faire se souvenir si ses fils n'auraient pas reçu d'étranges visites ces derniers mois avant ou après la mort de leur père.

Durant cet interrogatoire, car ça en prend la forme et mon malaise fait que je ne prends pas vraiment de gant avec la baronne, je ne cesse d'arpenter en long et en large le sol de la tente.

En attendant les réponses de la baronne, je ne cesse aussi de fouiller ma mémoire pour voir si cette Ombre n'aurait pas dans ces derniers mois nouée quelque lien plus serré avec Ambre ... Peut-être que Heinrich m'en a déja parlé ? Rien d'impossible ...

La Dame, assez effrayée de ton comportement, se répand en explications confuses, mais ne te donne aucun renseignement pouvant confirmer tes présomptions.
Tout dans son comportement t'indique qu'elle ne sait absolument rien sur l'affaire.

Par contre, tu constates que ton irruption a attiré sa garde personnelle. Si jusqu'à présent les guerriers demeuraient l'arme au pied, ton agitation les rend visiblement nerveux.

Voyant l'attitude des gardes et l'agitation inquiète de la baronne, je m'arrête dans mes pas, je jette un regard sombre aux gardes mais assez vite j'aurai un bref sourire accompagné d'un haussement d'épaule tout en faisant revenir mon regard sur la dame.

Comprenant qu'elle ne semble vraiment rien savoir, je commence maintenant à me dire que cette histoire de disparitions des deux frères pourrait bien être un coup dirigé contre moi ! A la baronne, je dirai alors :
- Très bien, laissons tomber pour ce jour ! La victoire est votre et ces terres aussi ! Payez moi, en retirant un quart de la somme convenue, ensuite si vous voulez me voir ramener la tête de vos deux derniers enfants et bien cela vous en coutera le double de la somme de départ ! Ce n'est pas négociable ... Je serai sous ma tente à attendre le versement.

Ensuite sans plus attendre, je sors de la tente de la dame pour rejoindre mes hommes dehors puis mon propre camp plus à l'écart.

Là, j'ordonnerai à mes hommes de prendre un peu de repos, tout en maintenant une bonne vigilance et des sentinelles. J'annonce aussi que l'on devrait quitter les lieus dans la journée, une fois que la baronne aura réglé le montant du contrat.

Dans ma tente, pour la première fois depuis la bataille, je me laverai les mains et le visage. Mais je conserve mon armure sur moi, ce sentiment de malaise doit vouloir dire quelque chose et dans le doute je préfère autant être prêt à tout. Puis assis sur une chaise de camp à l'extérieur de ma tente, je me restaurerai enfin tout en observant les activités des camps et aussi les environs.

Ton paiement se fait attendre, mais finit par arriver. Tu ne garantirais pas que quelques deniers aient pu s'envoler en même temps que le quart manquant, mais cela reste aproximativement ce que tu avais exigé.

Les troupes de la baronne se retirent du champ de bataille en début de matinée, ce qui te permet de constater l'ampleur des pertes de ta compagnie : il va te falloir envisager une nouvelle descente aux enfers pour retrouver tout le monde, ce qui n'est pas bien difficile mais toujours fatiguant.

Pour une fois, je ne prendrai pas ombrage de cette tentative flagrante de fraude sur mon dû ... En fait, je n'y fais pas très attention car mon esprit est tourné sur les évènements de la journée passée que j'essaye de reconstituer au mieux pour voir où cela cloche ... Et surtout comprendre l'origine de ce malaise !

J'essaye aussi de bien visualiser la scène où je monte à l'assaut de la colline où étaient retranchés les deux frères. Je tente de me souvenir si au hasard des mouvements du combat mon regard ne les auraient pas vu disparaitre et surtout si juste avant ils étaient penchés sur une carte ou non ... Je sais que vu ma situation, il était plus que difficile de repérer mais on ne sait jamais car l'esprit peut enregistrer bien des choses que l'on se rappelle que bien plus tard !

C'est donc perdu dans ces réflexions que sera venu le paiement et que la baronne sera partie avec ses troupes.

Quelque soit le résultat des mes réflexions, à la mi journée, je donnerai le signal du rassemblement à mes hommes. On chargera le paiement sur les chevaux de ceux qui sont tombés puis je prendrai la tête de ma petite colonne. Pour le moment, je n'ai pas l'intention d'aller chercher de nouveaux hommes, ceux qui me restent suffiront bien pour voyager tranquillement en Ombre.

Au petit trot, je nous ferais quitter ce champs de bataille mais je ferai un détour par la petite colline d'où ont disparu les frères. J'aurai pris soin de toutefois dépêcher quelques hommes en éclaireurs sur mes flancs au cas où une attaque surprise nous attendrait. Là, encore une fois, je me remémorerai à nouveau les évènements pour voir si un détail ne pourrait me conduire à une piste et surtout pour essayer de me rappeler les traits des deux frères.

Puis, toujours au petit trot, je donnerai le signal du début du voyage en Ombre en direction du cœur du Cercle d'Or et sur la piste de la caravane d'Heinrich.

Lui et sa petite caravane d'une vingtaine de charriots sont toujours en mouvement au sein du Cercle d'Or, je m'attèle donc à le retrouver. Je progresse rapidement mais je ne souhaite pas non plus m'épuiser à changer trop vite Ombre, je ne suis pas si pressé que cela en fait ... Les deux frères étant partis par Atout, la distance qu'ils ont pu ainsi parcourir les rend déja trop loin pour une action rapide ... Et puis je préfère autant me renseigner un peu avant sur les relations de cette petite Ombre avec Ambre. Et je pense qu'Heinrich pourra m'y aider avec son réseau d'informations auprès des marchands itinérants.

[Au fait, n'hésite pas à me dire si le style ne te convient pas, si par exemple tu veux que je prenne moins d'initiative en te laissant plus la main ou que tu veux plus jouer les dialogues, fais le savoir
Si tu veux aussi changer de chapitre en quittant le prologue, c'est à toi de me le dire car moi j'ignore tout de quand débute la campagne en elle-même ]

En dépit de tous tes efforts de mémoire, rien à faire : à plusieurs reprises dans la journée, tu as pu voir de loin les deux frère ferrailler, jamais très loin l'un de l'autre, avec une vaillance remarquable qui eut pu sans doute donner à leurs hommes la force morale de résister si l'attaque initiale n'avait pas condamné irrémédiablement leur armée à la défaite.
Lors de l'assaut raté du début d'après-midi contre la "butte sanglante", leur témérité a été rapportée par les survivants de ton camp, mais encore une fois rien de particulier n'a été indiqué.

Lorsqu'enfin tu menas l'attaque finale qui devait emporter la position, il semblerait que les deux frères aient été aperçus par plusieurs témoins, relançant dans la mêlée les hommes ayant pu chanceler. Toi-même, pris dans les corps-à-corps face à leur garde rapprochée, tu avais d'autre chose à penser qu'à noter leurs rendez-vous. Un tort, puisque visiblement ils sont parvenus à te poser un lapin.

Pour le reste, rien ne te vient à l'esprit : bien que liée au Cercle, l'Ombre de Thuringen n'est qu'un trou perdu sans grand intérêt - en tout cas, rien qui à vue de nez attirerait un prince d'Ambre de ta connaissance.

Sinon, tu pars seul ou avec ta troupe (qui est pour le moins éprouvée) ?

Dworkin a écrit:

Sinon, tu pars seul ou avec ta troupe (qui est pour le moins éprouvée) ?

En fait, comme je l'ai dit au départ je rassemble tout le monde, quelque soit leur état, puis dès que j'ai quitté Thuringen la troupe va diminuer peu à peu en abandonnant les membres les plus affaiblis en cours de route.

En réalité, je ne compte conserver qu'une demi douzaine d'hommes avec moi, le reste se dispersant donc en Ombre alors que je cherche le convoi d'Heinrich.

Abandonné les hommes ne me fait rien puisque je sais pouvoir les retrouver dans n'importe quelle ville.

Heinrich est donc la cible de ma recherche, je suis pressé mais pas au point de faire une descente aux enfers. Et puis je préfère faire preuve d'un peu de prudence car suite à ce qui s'est passé au cours de la bataille, on ne sait jamais qui protége ces deux frangins !

La marche en Ombre se déroule sans grande difficulté. L'énervement te fait parfois un peu dérouter, mais sans gravité.
Au bout d'une grosse demi-journée, tu sais que tu approches du but.

L'Ombre où vous vous trouvez est rocailleuse et peu agréable, mais ses routes sont couvertes de chariots, et tu es sûr de trouver Heinrich dans le secteur ou dans une Ombre immédiatement voisine.

Alors que tu t'avances en essayant de localiser sa caravane ("sûrement derrière la colline, là.."), tu es brutalement interrompu dans ta concentration par un son léger, mais suraigu et terriblement pénible, qui te bat les tympans de telle manière que tout ton effort de manipulation par la Marelle est réduit à néant.

Suis je le seul victime des effets de ce son ? Les caravanes alentours et mes hommes sont ils eux aussi frappés par ce phénomène soudain ? Et les animaux, comme les chevaux ?

En tous les cas, je réagis assez rapidement car j'ai toujours pour principe que surprise égale danger !
Si mon cheval n'est pas perturbé par le son, je décroche mon bouclier de l'arrière de ma selle, tout en indiquant d'un geste convenu à mes hommes d'en faire autant et de former un cercle autour de moi pour faire face à toutes les directions. Ensuite, main sur la garde de mon épée, j'essaierai de deviner la provenance et nature de ce son.

Les hommes ne paraissent réagir que parce que leurs montures sont nerveuses, de même que la tienne. C'est plus une gêne qu'autre chose, mais les animaux balancent leur tête dans tous les sens.

Les guerriers ne comprennent pas bien le problème - et visiblement, les équipages des caravanes non plus - et s'inquiètent de te voir brandir l'épée.

Le son est faible, très diffus, et a tendance à émettre des pulsations, à disparaître, puis à revenir. Il semble venir d'un endroit, puis d'un autre. Très perturbant.

Le son obéit il à une séquence ? A t'il une source naturelle ou mécanique ?
Devient il tolérable au bout d'un moment ?

Sinon, je demeure vigilant, moi-même je n'ai pas encore dégainé mais mes hommes si et j'ai juste mon bouclier près pour le moment ...

De toutes les façons, je ne vais pas non plus rester là complètement immobile au milieu de la route et des charriots ... Si le phénomène se poursuite sans que je puisse en savoir plus, je vais finir par rejoindre une colline pour avoir un meilleur point de vue sur la contrée, mes hommes formant toujours un cercle de boucliers autour de moi alors que je rejoins ce point plus élevé.

Et de là, j'essaye de voir si je perçois quelque menace ou source de son ...

C'est un sifflement, aigu, que tu pourrais croire issu d'un quelque problème d'oreille interne, mais incontestablement extérieur.

Ses pulsations sont irrégulières, et il se montre très diffus, semblant changer de direction d'origine à plusieurs reprises, ce qui rend vaine toute idée de localisation.

En vérité, il n'est pas intolérable, juste gênant. Le souci est qu'il paraît parasiter les sons "normaux" de l'Ombre, les rendant plus étouffés, ou plus graves.

Les animaux sont définitivement très nerveux, mais les hommes ne semblent rien percevoir...

Même avec un peu d'accoutumance, je ne peux toujours pas essayer de changer d'Ombre ? Au moins pour voir si le son me suit ou non ?

Tu peux tout à fait changer d'Ombre...


Le seul problème est que la glisse effectuée, le sifflement est toujours là...

Est ce que le son me suit pendant le processus de changement d'Ombre ? Ou bien en fait il que me rejoindre dès que j'ai changé d'Ombre ? En gros, est ce un phénomène continu qui me suit en permanence ?

Evidemment, cela me plait de moins en moins cette histoire et par précaution, pour le moment, j'essaye de demeurer avec mon escorte sur des voies pavées fortement encombrées de convois marchands ou de voyageurs.

Je ne peux toujours pas déterminer si ce sifflement émane de quelque chose de mécanique comme un sifflet ou bien est issu d'un processus naturel comme un animal ?

En tous les cas comme seuls les animaux semblent y réagir, excepté moi, je peux donc en conclure que c'est du domaine des ultrasons ... En temps normal, je suis capable d'entendre ce genre de son ?

Tout en réfléchissant à cela, je progresse avec ma troupe au milieu des charriots mais je ne change plus d'Ombre pour le moment.

Pourrais tu maintenant me préciser de quels Atouts je dispose, famille et lieus ?