[Scène I] Entrée à Ambre

Dworkin a écrit:

Tu déboules aux côtés de ta mère, qui grimace un sourire et te fait une bise rapide.

"Je suis très heureuse que tu aies pu venir. Ca rééquilibrera un peu les forces..."

Je m'arrête un instant, quelque peu interdit, non par sa bise mais par les paroles de ma mère. Je fronce légèrement les sourcils tout en la regardant et je lui souffle :
- Comment cela ?

Du coin de l'oeil et mû par la force de l'habitude de toujours assimiler mon environnement en cas d'attaque sur ma personne , j'observe l'endroit où je viens d'apparaitre.

Même si tu es loin d'avoir séjourné souvent ici, tu reconnais sans trop de difficultés les balcons concomitants aux étages des appartements princiers.

La nuit est magnifique, l'air embaumé - avec une légère touche d'alcool venant de ta môman, personne d'autre en vue. Un léger éclat à l'est semble signifier que l'aube est toutefois proche.

Flora est assez nerveuse, mais a le mérite de dévisager bien moins que d'habitude - même si cela reste quelque peu énervant. Elle répond avec beaucoup de tension dans la voix.

"Il va y avoir un rassemblement important après-demain, avec Seigneurs du Chaos et tout le tralala. L'événement le plus important depuis la guerre. J'ai pensé que tu aurais ta place ici."

Un brin agacé, j'ai pincé les lèvres quand ma mère me dit que la réunion n'est prévue que pour après-demain ! Dire que je vais perdre au moins deux jours sur ma piste des deux frères, cela m'indispose plus qu'un peu !

Par contre que des seigneurs du chaos reviennent ici trainer leurs guêtres m'intriguent bien plus

D'un ton un brin ironique je demande :
- Et c'est en l'honneur de quoi cette assemblée qui te rend si nerveuse ?

Flora a un rire nerveux.

"Une histoire de traîté d'amitié à faire ratifier entre les deux Cours... Le genre de choses qui provoque toujours des remouds. C'est pour ça que Random a voulu faire revenir un maximum de monde..."


Cherchant quelque chose dans sa robe, semblant ne pas trouver...

"Et puis... oh, non, ce n'est rien.

Si tu veux, tes appartements sont prêts."

Je laisse échapper une courte exclamation amusée lorsque ma mère parle du traité d'amitié entre les deux royaumes. Personnellement, je ne porte pas les Cours du Chaos dans mon cœur et ce genre de chose m'irrite quelque peu en plus du fait de me retrouver mêlé à cette mascarade d'amitié !

Je hoche simplement la tête quand elle mentionne mes appartements puis je réponds simplement :
- Du moment que l'on ne me demande rien de plus que faire acte de présence, cela devrait aller ...

Puis alors que je m'éloigne d'elle, je me tourne à nouveau vers ma mère :
- Ha ! Tant qu'à être venu pour quelque chose que j'imagine d'ici fort inutile, autant que cela soit pour me donner quelques nouvelles du royaume : je pourrais savoir ce que foutent des troupes d'Ambre à Begma ?

Visiblement soulagée, Flora a l'air plus détendue et franchement souriante.
Mais elle finit par hocher la tête.


"Heu... Non, aucune idée. Mais bon, il y aura sûrement Benedict, Julian ou un autre au petit-déjeuner de demain matin..."

"Pense à te trouver quelque chose de bien à te mettre. Et à te raser un peu aussi."


Etant à l'étage des princesses, tu dois descendre un escalier pour trouver tes appartements.
Certes, ils sont loin des campements spartiates ou des auberges rustiques que tu considères comme tes vraies demeures, mais leur confort n'est pas pour te déplaire, à petite dose.

Comme prévu, le soleil ne tarde pas à se lever. Il est approximativement 6 heures du matin.

J'éclate d'un bref rire avant de dire d'un ton ironique :
- Comme si Bénédict ou Julian allaient me dire quoique ce soit sur des opérations militaires en cours tout en partageant le petit déjeuner ! Laisse moi rire ! ... Laissons cela.

J'ai aussi un mince sourire quand elle parle de ma tenue et je me dis que ma chère maman se met le doigt dans l'oeil si elle espère me voir déambuler au château en soieries et rubans ! Mais je ne dis rien ... Elle verra par elle-même !

Je la quitte donc avec un bref :
- Bonne fin de nuit !

Puis j'essaye donc de me souvenir du foutu chemin à suivre pour rejoindre les soi-disant appartements qui me reviennent ! J'ai pas dû y foutre les pieds depuis des années et ils doivent vraiment être loin de porter une quelconque touche personnelle. A mon avis, à part les meubles et le strict nécessaire, ça doit être vide !

Effectivement, je goute vraiment peu au cérémonial et luxe de la vie de château. Rien ne vaut ma vie de liberté et d'ivresse des combats dans les Ombres !
Enfin, cela devrait me permettre de pouvoir aller visiter mon vieux pote Tancrêde et peut-être même Morvan s'il n'est pas pris par tout le décorum de la cérémonie à venir ...

Vu l'heure, je préfère ne pas me coucher. Après être entré dans les appartements, j'aurais pris soin de bien vérifier chaque pièce et placard car on ne sait jamais ce qui peut s'y dissimuler dans ce château des intrigues
Une fois assuré que rien ne se cache, je commande au service du château de quoi faire quelques ablutions et me raser. Par contre, je conserve mes vêtements pour le moment. De toutes façons, je n'ai rien d'autre avec moi, je verrai plus tard dans la journée si en ville je peux trouver quelques trucs à acheter.

Une fois cela fait assez rapidement, je tache de me mettre en quête d'un endroit où prendre un copieux petit déjeuner même si c'est pas l'heure du dit déjeuner familial ! Y participer ne m'enchante que peu et j'ai envie d'aller faire un tour dans le coin.

Les serviteurs sont difficiles à dénîcher d'aussi bonne heure, mais on finit toujours par en faucher un au vol.

Apparemment, le petit-déjeuner officiel NA (Norme Ambrienne) est prévu pour 9 heures dans un des petits salons jouxtant la grande salle, avec seulement des membres de la famille.

Tu apprends que la cité, comme le château, sont en fête depuis déjà deux jours pour célébrer la venue de l'ambassade chaosienne (même si les gens de la ville n'ont pas été tenus informés de la "nationalité" des visiteurs). Tu n'aurais guère de mal à te faire un frichti de tout et de rien avec toute la nourriture laissée sur les tablées de la grande salle, si le coeur t'en dit...

Pour le serviteur, effectivement, je l'aurais attrapé en me rendant à mes appartements.

En tous les cas, un p'tit déj' à 9h, c'est bien trop tard pour moi alors je vais zapper le truc ! Moi, le matin, c'est soit petit déjeuner à6h-7h quand je suis en campagne, soit c'est le déjeuner à 12h quand je suis trop bourré pour me lever plus tôt

Des restes me suffiront amplement pour tenir la matinée et puis je n'ai aucun à priori à faire ma table du reste des autres. Je suis loin d'être du genre bégueule

Ensuite, je vais rejoindre la cour du château en espérant pouvoir y dénicher un cheval.

Le temps de te préparer plus ou moins, de casser un peu la graîne dans la grande salle - où les serviteurs du château, tels des fourmis, débarassent et nettoient tout à une vitesse stupéfiante - on arrive à 8 heures.

Dans la cour d'honneur - impeccablement arrangée, décidément le service est de premier ordre ici - tu trouves rapidement la direction des écuries. On te fournit un solide trotteur beige dès que tu as décliné ton identité - personne n'étant assez suicidaire pour se faire passer pour un prince d'Ambre - et tu peux tranquillement descendre la piste du Kolvir conduisant à la cité.

En fait, j'ai dans l'intention de me promener dans la cité durant quelques heures, histoire de prendre un peu l'air du coin. En milieu de matinée, je prends même un verre ou deux à une taverne, histoire d'écouter les quelques rumeurs qui peuvent voler dans les rues.

Je prends aussi le temps de m'arrêter dans une échoppe afin de faire l'achat de quelques effets de rechanges. Des trucs simples volontairement pratiques : chemises, gilets et pantalons. Bonnes étoffes mais rien de classieux, j'ai vraiment autre chose à foutre que perde mon temps dans des mesures et autres discussions autour de couleurs de rubans en soie. Je règle alors avec l'or gagné de mon contrat.
J'en profite pour discuter avec le boutiquier au sujet des dernières nouvelles et des festivités à venir. Bien évidemment, je lui tait mon statut de prince, histoire de ne pas le brusquer

Puis je reviens au château un peu avant la mi journée avec l'intention de rejoindre mes appartements pour m'y changer dans mes nouveaux habits.

Il est à peu près 11 heures, alors que tu sirotes tranquillement une chopine, lorsque tu ressens les battements de tempes caractéristiques d'un contact d'Atouts...

Et voila ! On est toujours emmerdé quand on boit un coup tranquille

Avec toujours cette même méfiance habituelle vis-à-vis de ce genre de pouvoir, j'ouvre une "porte" pour accepter l'appel ...

Une chose à ajouter : tant que je ne dis pas le contraire, tu peux considérer que je suis toujours armé d'au moins une bonne dague si ce n'est pas d'une épée. Je sais que cela ne sert à rien dans le cas d'un contact d'Atout comme ici mais c'était pour préciser et j'y tiens

Tu devines un visage lumineux, entouré d'une couronne blonde. Une mine sévère...


"Je pensais te voir ce matin..."

Exactement comme je l'avais prévu quoique bien plus tard que je l'avais escompté

Et du ton le plus innocent possible je réponds :
- Et qui sait qui m'a dit en arrivant ici que je devais trouver de quoi changer ma mise ?! A moins que tu ne comptais me voir débarquer en plein petit déjeuner avec ma cotte de mailles et ma cape déchirée ?

Bien évidemment, je n'avais aucunement l'intention de partager ce p'tit déj', mais elle n'est pas obligé de le savoir et la battre un peu à son propre jeu me va fort bien

Tu sens un choc terrible dans ta tête, comme si on t'avait lancé une encyclopédie complète (avec le cadeau gratuit à l'abonnement) sur le haut du crâne, tandis que ta môman coupe le contact d'un revers brutal de la main.

Tu as juste le réflexe de te raccrocher au comptoir.


Le tavernier soupire...
"Dans cet état alors qu'il n'est pas encore midi..."

Ouh la !!! Belliqueuse la maman

Bon, j'avoue, j'y suis peut-être allé un peu fort mais franchement je ne pouvais rater l'occasion et cela valait bien un coup sur le crâne

Bien je tache de m'éclaircir les esprits en secouant un peu la tête mais je ne peux m'empêcher d'avoir un petit sourire et je finis par donner un solide pourboire au tavernier pour son commentaire ... D'habitude il aurait pu prendre une bonne dérouillée mais là le jour est trop beau pour cela

Je quitte donc l'auberge dès que je me sens suffisamment bien et je vais donc regagner le château à pied en trainant mon cheval portant mes achats. Je veux pas non plus me ridiculiser en tombant de cheval suite à un vertige par exemple ...

Les rues sont fort animées. Tu remontes le grand boulevard de la ville, où tous les arbres ont été pavoisés de couleurs et où des tentes et des étals ont été dressés, vraisemblablement pour des réjouissances de plusieurs jours.
Tu passes près de la grande statue à l'effigie du roi Obéron - pour une fois moins dégoûtante que d'habitude, on a dû faire un brin de nettoyage sur le bronze... - et approche enfin du piémont du Kolvir, où se dressent les premières demeures de la haute ville.

La journée est belle, les gens sont joyeux, le paysage superbe. Quel ennui, par rapport à ce que tu vivais encore hier !

Effectivement, c'est d'un ennui et d'une propreté mortelles ! Je sens déja que ce séjour va me coûter, heureusement que cette nuit j'ai déja en tête d'aller faire un tour dans les quartiers chauds de la cité.

Juste une chose, est ce que les citoyens semblent savoir en quel honneur sont ces festivités ?
Et s'ils le savent, ils ont l'air de bien le prendre que des chaosiens viennent profiter des largesses de leur cité ?

Bon, je veux pas non plus trainer que cela, alors dès que je finis par remonter à cheval pour rejoindre plus rapidement le chateau. Là, j'ai pas l'intention de rater le repas du midi, d'autant plus que avant je dois me changer avec mes nouveaux effets achetés du jour.

Les citoyens savent qu'une délégation d'un royaume lointain doit venir, que cette visite est d'une importance immense, mais rien de plus. Le "Chaos", de toutes les manières, ne semble pas les traumatiser outre mesure, tant cette évocation paraît à la fois vague et lointaine.


De retour au château, tu es au milieu d'une formidable effervescence, tant les préparatifs semblent occuper tout le monde.
Apparemment, il n'y a pas de repas officiel prévu à midi, mais tout peut s'arranger pour un prince d'Ambre.

Je suis un peu étonné de ce manque de souvenir de la part des citoyens de la cité, après tout la guerre de la Route Noire remonte à combien 10 ? 15 ans maximum ? Certains ont dû perdre des membres de leurs famille servant dans l'armée qui a défendu les flancs du Kolvir contre la horde chaosienne, non ? Et je ne parle même pas du fait qu'ils devraient se souvenir que Eric, leur souverain, est mort ce jour là en défendant les terres d'Ambre !!!
Franchement, j'ai du mal à accepter cette attitude désinvolte ...

En tous les cas, moi je pense que leur attitude manque de respect pour ceux qui sont tombés pour les défendre et je commence à de moins en moins apprécier cette petite sauterie à venir ! Pour dire la vérité, j'ai pas beaucoup d'amitié pour les chaosiens, après tout je les connais seulement comme ennemi lors de ma participation à la défense du royaume d'Ambre. Finalement, à force de voir ce déploiement pour les festivités, je me renfrogne de plus en plus en rentrant à mes appartements !

Du coup qu'il n'y ait aucun déjeuner officiel me convient bien, cela m'évitera de me plier à l'étiquette et faire autres courbettes.

Je prends donc mon temps pour me changer, je passe alors une chemise blanche, un pantalon brun et des bottes. Je passe à ma ceinture un ceinturon avec juste un poignard accroché dans son fourreau. Le tout est très simple et très pratique.

Puis midi bien passé, je descends au rez-de-chaussée pour me trouver de quoi me restaurer. Là je trouve un serviteur à qui j'ordonne de me ramener un plat repas copieux avec pichet de vin quelque part dans un jardin loin du tumulte des préparatifs du château. Je préfère autant manger tranquille sur un banc sous un arbre plutôt qu'à l'intérieur de ce grand "barnaum" qu'est devenue Ambre

Tu trouves un emplacement parfait pour ta collation dans les grands jardins en terrasses.

Le paysage est décidément magnifique, et même pour ceux n'y étant sensible il est difficile de ne pas trouver une esthétique plaisante au défilé de couleurs des tenues des nobles, et même des simples serviteurs, défilant au Palais.

Aux étages supérieures, tu aperçois les magnifiques jardins suspendus mis en place depuis quelques années par la Reine Vialle. Celle-ci se trouve d'ailleurs apparemment attablée avec plusieurs personnes non loin de la rembarde.

D'autres ont visiblement la même idée que toi, puisque tu vois sortir un jeune dégingandé, en tenue mélangeant avec peu de goût habits de cours et cuir, complètement chauve, se dirigeant vers un coin des jardins assez proche. Malgré cet étrange arrangement, tu reconnais, même si tu ne l'as jamais fréquenté, le fils du Roi, Martin.

Soit c'est jolie mais c'est aussi mortellement ennuyeux pour moi !

Sauf si Martin me fait vraiment un salut ou un signe, je pense que je relève pas plus que cela son passage. Je préfère manger tranquille.

Une fois mon repas terminé, je me laisse aller à une petite sieste sous un arbre isolé, loin des sentiers fréquentés du jardin. Après tout, autant profité de ce petit séjour forcé pour prendre un peu de repos aux frais du royaume tout en jouissant du beau temps local

Martin ne semble pas te voir - et, de toute façon, ne saurait sûrement pas te reconnaître.


Tout se passe fort bien, ma foi, et ta sieste t'amène jusqu'à 15h-16h, à peu près. Il fait toujours très beau, et de nombreux courtisans se promènent dans les jardins en tenues amples et colorées.

Pas de membre de la famille en vue, ni de contact d'Atout.

Me sentant bien revigoré par ce bon repas suivi d'une petite sieste, je ressens le besoin de me dépenser un peu.

Aussi je vais tacher de voir s'il ne serait pas possible de se rendre du côté d'une salle d'armes du château et peut-être que j'y trouverais quelques soldats à l'entrainement prêt à me servir de "sparring-partner" pour une petit heure. C'est juste histoire de dépenser un trop plein d'énergie. De toutes façons, je préfère de loin cette compagnie à celle des courtisans. Attention, je ne suis nullement violent contre eux et puis ce n'est pas une compétition. D'ailleurs je plaisante avec eux et à la fin je leur donnerai même quelques pièces pour aller ce payer un coup en ville plus tard