Episode 8 : Vers l'infini et au-delà !!!

Bon bah, je retourne dans mes appartements et demande qu'à mangé me soit apporté.

Et je vais attendre, il me semble assez dangereux de tenter un contact d'Atout, on ne sait jamais, donc ... Bah je glande et réfléchi à ma situation des fois que des détails m'ai échappé ultérieurement.

Il faut plusieurs tentatives avant que les démons ne saisissent les spécificités de tes besoins alimentaires, mais au final la viande et les légumes qui te sont amenés, préparés bouillis, sont d'une qualité plus que valable, même si quelque chose te dit qu'il ne vaut mieux pas demander la nature exacte des victuailles.


Après bien une heure d'attente, Geonelleia est de retour, comme si elle revenait d'un des couloirs sans issue que tu avais précédemment arpenté. Avec toujours sa relative réserve à ton égard et ses précautions souriantes, elle te fait son rapport.

- La duchesse ne pourra vous recevoir dans l'immédiat. De graves affaires internes retiennent toute son attention pour le moment. Elle m'a chargée de vous dire qu'elle transmettra votre requête au roi dans les plus brefs délais, mais vous préviens que la crise actuelle que traversent les cours pourrait retarder votre entrevue.

Aurélius fait la moue.

- Je vous remercie en tout les cas.

Il sourit de manière avenante :
- Comme je vous l'ai dit, je ne peux me permettre que cela dur trop longtemps, ces affaires sont graves et me négliger ne pourrait que privé le Roy d'informations peut-être capitale. Mais votre tante saura, j'en suis sur, juger de tout cela avec pertinence.

- En ce qui nous concerne ? Vous m'accompagnerez bien pour une promenade ou pour dîner ? Votre beauté serait un point de repère idéal dans la complexité de ces enchevêtrement d'Ombres. C'est à donner le tournis ! Il rit alors de bon coeur.

Sans accepter ni décliner ton offre, elle offre également son sourire, mais reste tout de même sur la défensive. Visiblement, elle est un peu gênée de la réponse de sa tante.

- Comprenez bien que la situation actuelle est délicate et requiert une attention urgente. Même si je ne suis pas en droit de trop vous en dire, notre Maison est entrée en conflit grave avec une autre pour une affaire ayant débuté lors de l'ambassade ambrienne. La guerre civile est encore trop proche...

Aurélius se rapproche de son hôtesse, il lève la main puis se ravise avant que celle-ci ai pu y voir le moindre signe d'hostilité.
Il aurait aimé la toucher, avoir un contact physique - à bien y réfléchir, cela faisant un moment qu'il n'avait pas eu de contact autre que brutal avec une autre personne, surtout une femme, meme si celle-ci était métamorphe, son apparence actuelle était fort plaisante.

Il lui sourit :

- Ne cherchez pas à vous justifier auprès de moi sans arrêt voyons, je comprend parfaitement que les jeux politiques sont difficiles, et de ce que Père m'a apprit, et de ce que je vois, vous êtes également, voire d'avantage, sur le terrain que dans les cours. Et si une guerre civile doit éclater, elle ne sera bonne pour personne, sauf pour la maison en question qui, laisser moi deviner, doit être la Maison Helgram ?

- Perdu ! Nous n'avons guère eu de contact avec les Helgram. Ce sont plutôt les Jesby qui nous menacent.

Comme si le fait d'avoir fait erreur te faisait perdre des points, elle recule d'un bond, léger mais suffisant pour s'écarter.

Aurélius fait la moue :
- Oh, dommage. A ma décharge je ne connais pas les politiques des cours mais ai pu croiser avant vous la Maison Helgram, parait-il. Et à la teneur de leur discours, cela aurait pu tout à fait être eux. Il rit légèrement.

- Bon ! Et quand est-il de cette promenade ? Car à moins que vous ne comptiez à ce que je reste enfermé ici le temps que votre tante ai du temps à me consacrer, je n'aime pas rester sans rien faire, quand j'ai le choix.

Avec un geste ample qui semble annoncer une capitulation, Geonelleia te fait mine d'avancer à ses côtés et se dirige droit vers une grande terrasse dégagée qui s'ouvre sous tes yeux dans le couloir.
Dans une aurore irisée relevée de plantes tordues, mouvantes mais au final assez intéressantes à voir par leurs couleurs fluctuantes qui semblent courir sur leur feuillage tel un courant d'énergie, vous marchez donc, mais tu constates que ton hôtesse garde ses distances autant qu'elle le peut.


- Les Helgram sont ennemis de la Couronne, et leur refus de reconnaître la légitimité du roi complique nos relations avec eux. Mais ce ne sont pas nos adversaires véritables, et ils furent même longtemps une lignée amie.
Les Maisons sont en plein trouble aujourd'hui, et les assassinats commis à Ambre n'ont fait que ramener le spectre de la guerre civile.

Les sens d'Aurélius étaient à la fois des plus affutés et des plus attentifs aux manipulations diverses de son hôtesse, afin de mieux comprendre, peut-être, les enchevêtrements d'ombres et les manipulations faites pour les traverser ici.

- C'est ce que j'ai crû comprendre effectivement.

Après un court instant, Aurélius s'arrête et regarde son hôtesse d'un air sévère :

- Rassurez-moi néanmoins : Vous ne me prendriez pas pour un idiot tout de même ? J'espère qu'il ne s'agit là que de pur réflexe et non de méfiance à mon égare. D'une part sachez que si j'avais eu l'intention de vous nuire cela ferait longtemps que j'en aurais saisi l'opportunité. D'autre part si telles étaient réellement mes intentions je ne le ferais ni ici, ni maintenant car, outre le fait que nous sommes chez vous, votre compagnie m'est, pour l'instant, des plus agréables qu'il m'ai été donné d'avoir depuis longtemps. Tâchons alors de ne pas tout gâcher voulez-vous ? Si vous ne voulez pas être ici, en ma compagnie, alors ramenez moi à ma chambre. Sinon, amusons-nous alors, ces moments sont rare et le deviendront d'avantage.

Son sourire se fait plus net.

- Je ne suis pas certain de la nature des amusements que vous me proposez. Nous avons bien sûr certains jeux typiques à notre maison, mais je doute qu'ils vous plairaient bien longtemps...

Je lui rend la pareille :

- N'y a-t-il pas qu'un seul moyen d'en être sûr ?

L'idée d'Aurélius était, d'une certaine façon, de profiter de chaque occasion pour en apprendre plus sur les Cours.

Ca ne traine pas. Sans prévenir, sans montrer une émotion, sans trahir par son psychisme une vague d'agressivité quelconque, Geonelleia bondit et te décoche un coup de pied volant en pleine poitrine. Net et sans bavure.
Tu chancelles sous le coup, recule de deux pas.

Tu as une fraction de seconde pour réagir, parce que visiblement elle n'a pas l'air de vouloir s'en tenir là.

Visiblement c'est combattre qui va l'intéresser et de toute évidence il ne fera pas le poid.

Alors tâchons de faire bonne figure : autant que possible je ferais de mon mieux pour éviter les coups et attendrais qu'une occasion franche se présente afin de moi même attaquer.

Visiblement éduquée à la bonne vieille école martiale Hendrake, Geonelleia se débrouille mieux que bien et enchaîne les attaques d'une manière telle que tu ne résistes que parce que tu parviens plus ou moins à sentir et à en partie anticiper les coups. Ils sont toutefois portés sans grande retenue et tu ne peux t'empêcher de reculer.

Surtout, tu es contraint à la défensive. Elle garde une bonne distance, ne porte ses coups qu'avec une sûreté maximale et profite à fond de son aisance à se mouvoir.

Elle est en tout cas fort satisfaite, et le montre.

Satisfaite d'elle ou de moi ?

Je suis tout de même surprit. Corwin m'a parlé des Hendrakes et des fiers guerriers qu'ils sont, adorateur de Bénédict fut un temps.
Lui même n'était pas mauvais en combat, comparativement aux ombriens, mais il n'avait jamais eu à combattre avec des chaosiens.
Et ma surprise vient du fait d'avoir aussi bien encaissé ces attaques.
Certes j'ai du me mettre en défense totale et n'ai pas eu l'occasion moi même de porter un coup, mais je ne me suis pas fait ejecté non plus alors qu'il semblerait qu'elle ne se soit retenue ou très peu.

Si j'avais utilisé l'Elysion elle aurait eu bien plus de mal et j'aurais peut-être même eu mes chances.
Si j'avais utilisé ma Psyché également.

Mais je n'oublie pas qu'elle est métamorphe et qu'elle aussi aurait pu me réserver des surprises, de même qu'il était probable qu'elle possède également le Logrus pour déchirer les Ombres.

Il ne voulait pas lui donner trop d'information, aussi garde-t-il toujours un visage fermé sous ses assauts, de manière à ce qu'elle ne puisse déterminé à quel point elle m'accule et à quel point je me laisse acculer.

Tout ceci n'est qu'un jeu, mais un jeu dangereux et couteux en informations.

D'évidence, le combat n'est pas qu'une distraction, et il est vraisemblable qu'il ait un sens particulier. C'est tout le problème de ces familles à tradition guerrière, quelque chose qui, il faut bien le dire, t'échappe complètement.

Et c'est vrai qu'en même temps ses coups, bien que violents et portés avec une retenue toute relative, ne te prennent pas véritablement en défaut, même si ta défense n'est pas des plus confortable.

Tu notes que ses pensées sont affichées, et tout à fait consciemment, dans le but évident que tu les ressentes.

Dès lors, tu reçois une bribe de message à chaque assaut, ce qui te permet de reconstituer au final la tirade.

- Vous êtes en danger. Ma cousine ne cherchera pas à vous contacter. Elle voudra vous tuer.

Aurélius se raidit sensiblement en comprenant le message.

Si ce n'était qu'un jeu au début, cela devient bien plus que cela à présent.
Il n'avais pas vraiment d'idée de ce que cela pouvait représenté à l'origine pour elle, mais pour lui, maintenant, c'était devenu un combat pour sa survie et l'aveux d'une femme cherchant à le protéger.

Il avait envie de demander "Pourquoi ?", mais à quoi bon, là, maintenant ?
Suivant le même procédé il répond :

*Que dois-je faire ?*

Les passes se multiplient, et elle franchit plusieurs fois ta défense, dans le but évident de faire "vrai" - même si à chaque fois, dans ces cas-là, elle retient son coup, ce qu'elle fait moins quand elle sait que tu vas parer ou esquiver.

- Vous enfuir... Au prochain cycle... Forcer le passage vers la Duchesse... Vous ne la verrez que de cette façon... Elle n'a pas été mise au courant... ne le sera pas si vous n'agissez pas...

Prochain cycle ? Il n'avait aucune notion de ce que cela pouvait représenter.
Et forcer le passage vers la Duchesse ... Il allait falloir être plus précis.
D'ailleurs forcer le passage ... En terrain Hendrake ? Du suicide ?

*Il faudra me donner un signal ... et une direction ... un visage ... et une arme.*

Il sert les dents et continue la mascarade, tentant toujours dans ses mouvements de suggérer des tentatives d'attaques, d'ailleurs s'il le peux il le fera.

Elle cherche quoi dire, et le combat plus ou moins feint se poursuit du coup plusieurs minutes sans progression de la discussion.

Sur une esquive remarquable, elle enchaîne par un mouvement d'une vitesse et d'une efficacité prodigieuse, le genre de truc que ton père aurait adoré : elle glisse sous ta défense avec tout son corps, t'enserre sous la cage thoracique avec son bras puis te fait basculer.

Mais toute l'astuce est qu'elle fait mine de ne pas avoir parfaitement réussi sa bascule - alors que tu te doutes bien qu'elle aurait pu te flanquer par terre sans aucune difficulté - et vous vous retrouvez du coup un moment en équilibre précaire. Moment idéal pour l'ultime communication.

- Je vous laisserai un chemin dégagé à travers la Passe... Prenez votre temps... puis allez-y...


Et c'est tout. Tu te retrouves au sol, sur le dos, et elle cherche aussitôt à t'immobiliser. Elle prend la parole, mais cette fois-ci à voix haute et sur un ton des plus sarcastique.

- Vous me décevez. Pour un fils de Corwin, je m'attendais à mieux. Si vous ne goûtez pas à nos loisirs préférés, je ne vais commencer à m'intéresser aux vôtres...

Aurélius, sur le dos, chevauché par son hôtesse, ne peux que sourire.

- Quant à vous, vous me plaisez !
Sans prévenir il cherche à lui voler un baiser, puis, réussi ou non, il rit.

- Vos loisirs sont curieux mais je reconnais là cette noblesse et dévotion de votre famille pour l'art du combat, comme me l'avait décrit Père. Et si je suis décevant sur ce terrain là, il en est d'autre où je saurais me montrer plus à la hauteur !
Il sourit, laissant le sous-entendu planer.

Elle esquive, à demi, ton approche d'un mouvement de tête et s'écarte rapidement - peut-être pas très rapidement, cependant.

- Ne tentez pas trop votre chance. Vous risqueriez de vous en sortir avec plus que quelques contusions...

Elle se redresse rapidement avec une expression de satisfaction indéfinissable.

- A votre prochaine leçon, si vous voulez tant que cela continuer à jouer... dit-elle en s'éloignant;

Il se redresse également et alors qu'il regarde son dos fait une légère révérence :

- Mais avec plaisir, Ma Dame ! Et rit doucement.

Il remet en place ses vêtements et sa chevelure en gardant un léger sourire sur le visage.

L'heure était grave, mais tant de précaution de la part de son hôtesse ne pouvait que vouloir dire une surveillance continuelle, il fallait donc donner le change.

Il se dirige alors vers sa chambre, à pas lent, comme flânant un peu ça et là.

Il attendrait un signe et réfléchissait à ce qu'elle avait bien pu vouloir dire.

L'inquiétant... c'est qu'il n'y a rien d'inquiétant, en fait. Enfin, rien de plus surprenant que ce qui t'est arrivé depuis ton arrivée dans les Passes d'Hendrake. Commençant à prendre le pli des perturbations d'Ombre qui se manifestent de temps à autres dans cet univers instable, tu commences à te demander si tout cela n'est pas qu'une sale embrouille de plus.

Tu n'as pas de sentiment particulier d'être observé, ou alors c'est par un biais d'une telle subtilité que tu ne le saisis pas bien.

Quelques serviteurs d'apparence humanoïde mais à la peau et aux yeux clairement inhumains viennent parfois s'enquérir de tes demandes immédiates, et c'est à peu près tout.

Même le temps s'écoule bizarrement pour ton horloge biologique : sans repère particulier, tu n'arrives plus très bien à ressentir les minutes. Le ciel semble se pigmenter, ce qui pourrait annoncer la fin d'un de ces fameux cycles temporels dont tu as été informé.
Rien ne se passe pour l'instant. Mais c'est ce genre de "rien" qui, généralement, annonce rarement de bonnes choses.

Ne pouvant de toute façon pas grand chose, je profite de chaque occasion qu'il m'est donnée pour sonder les esprits des serviteurs, palper leur résistance et éventuellement aller fouiller plus en profondeur.

Globalement, je me tiens prêt.