Episode 2 : Mise au vert...

Cela fait maintenant bien deux jours que tu fais le tour de ton ilôt perdu au milieu de... pas grand chose en fait !

Tu as pu constater de nombreuses aberrations : un ciel sans cesse changeant de couleur, alors même que le soleil monte et descend sans cycle précis ; des nuits où les étoiles dansent la rumba sur un fond jamais totalement noir ; des pierres qui volent parfois très près de la tienne, l'esquivent au dernier moment.

A plusieurs reprises, tu as pu également constater ta tendance à toujours tomber sur les trucs qu'il faut quand il faut, même quand ça se limite à trouver un ouvre-bouteille.

Tu t'amuses moins cependant depuis ce matin : pour la première fois, un vent violent s'est levé, et semble faire dériver ta pierre ainsi que de nombreuses autres. Pire, le souffle n'a pas l'air de se réduire et connaît même des rafales des plus inquiétantes...

La première action que je fais est de me trouver des vêtements anti-vent et réchauffant: va pour un jogging, une paire de gants, une bonne écharpe, des bottes en daim et un trenchcoat...

* eh bien j'espère que papy va revenir cat j'ai l'impression que ce monde change vite...*

Pas la peine de te faire un dessin : il y a définitivement des caches sympas un peu partout sur ce roc flottant, et elles contiennent toujours ce que tu veux - même si comme d'habitude tu serais bien incapable de dire en quels matériaux sont conçus ces vêtements...


Tu profites également de divers abris pour éviter le vent de plus en plus puissant, qui envoie sa charge de débris coupants un peu partout.

Ta situation n'est pas bien fameuse, c'est le moins que l'on puisse dire, jusqu'à ce que la tornade finisse par s'apaiser. Le paysage est méconnaissable : les pierres volantes ont été totalement dispersées, et surtout tu as l'impression que le ciel s'est brisé en plusieurs morceaux : "brisé" est le mot juste, puisque tu distingues clairement des cassures, comme sur une fenêtre, séparant des horizons de différentes couleurs, allant du jaune doré au bleu azur.

Je fronce les sourcils d'un air re^rpbateur

"on dirait que ce mon de se casse, ou du moins qu'il rentre en collision avec d'autres mondes.."

J'essaie de regarder au loin , si mon rocher se dirige vers une de ces failles..

Ton observation attentive est rapidement perturbée par un battement soudain, incontrôlable et ininterrompu de tes tempes.

Ta tête semble prise dans un étau qui, sans serrer très fort, t'empêche de réfléchir convenablement à quoi que ce soit...

"Merde!!un danger!!Il m'a retrouvé!!"

Je sors mon flingue et je me réfugie dans l'abri, au moins je ne serai pas à découvert...

Tes préparatifs faits, dissimulé derrière une infractuosité, tu sens soudain ta tête être envahie par une étrange sensation.

Surgit alors devant toi un visage jeune et, ma foi, un peu familier. Le plus étonnant est que l'apparition est purement illusoire : il n'y a personne, et pourtant tu es certain que quelqu'un t'observe fixement, jusqu'au plus profond de ton âme.

Finalement, une scène se dessine : une sorte de moulin à eau, une rivière, un paysage verdoyant. Devant tout cela, vêtue d'une tenue te faisant penser à Robin des Bois, une femme brune relativement jeune, que tu es certain d'avoir déjà vue quelque part.
Elle tient ce qui ressemble à une carte dans la main droite, et te fixe avec attention. Elle finit par sourire étrangement et dit :

"Salut. Question "technique de survie" : qu'est-ce qui est perdu au milieu d'un îlot flottant, et va se fracasser la gueule s'il ne me tend pas la main dans la minute ?
Tu as une minute. "

Je rassemble ma volonté et je sors pour voir si elle a raison. Je ne connais rien de ses intentions et le viellard me paraissait plus accueillant.

"j'attends ma calèche mais mon coher semble m'avoir oublié. Qui me dit que vous en voulez pas m'occire??"

Comme si c'était chose acquise, ta vision et tout ce qui l'accompagne semblent demeurer dans ta tête.

Le paysage "réel", quant à lui, est dans tous ses états : tu repères près de ta pierre une sorte d'énorme tourbillon noir, qui pulvérise par dizaines les autres cones et semble décidé à ne pas s'arrêter pour le tien. Le ciel est de plus en plus semblable à un sublime vitrail.

Les paroles reviennent, légèrement moqueuses bien que tu crois deviner une pointe de... en fait tu ne sais pas mais il y a autre chose...

"Ah la la... Il ne faudrait pas que notre candidat perde trop de temps..."

Je pris un air contris

"eh bien je n'ai pas trop le choix"

Je tends ma main en avant, me disant qu'il va m'arriver la même chose qu'avec le zozoteur...en attrappant vite une bouteille de vin.

nb:c'est inutil de dire que quoiqu'il arrive, je n'oublierai jamais mon revolver...

"Et c'est une bonne réponse de notre candidat !!!" entends tu alors que tu te sens tiré par la main...


... pour te retrouver à moitié à terre dans le décor même que tu ne faisais jusqu'à présent que rêver en surimpression de ta "réalité" (si tant est que des cones volants dans un ciel fracassé soient crédibles...).


Les oiseaux chantent, l'air est frais. On se croirait sur les bords du Lac Michigan au milieu du printemps.
Ton hôtesse éclate d'un rire joyeux.

"Et maintenant, la question banco : notre candidat a-t-il la moindre idée de tout ce qui lui arrive ?"

Je réponds un peu hésitant

"Si je vous réponds que je vais de dimension en dimension pour qu'on essaie de ne pas me tuer, je gagne quoi??"

Tendant la main
"Je m'appelle Bryon...et vous??"

* Bizarre qu'elle me rappelle quelqu'un, je n'ai pas connu de femmes*
J'essaie de voir si elle pourrait être une parente phyiquement de Pietro ou du vieil homme...

Pas vraiment, non... Mais il y a indiscutablement quelque chose dans ses traits. C'est subtil, indescriptible mais quelque part évident.

La jeune femme te saisit au poignet... et te relève d'un seul coup, sans effort apparent.

"Tu peux m'appeler Lauriana. Visiblement, le banco ne sera pas pour aujourd'hui..."


Quittant son sourire quelque part un peu énervant, elle reprend sur un ton plus grave :

"Ici, tu seras normalement à l'abri. Ce n'est pas le centre, mais c'est plus près que tu ne l'as jamais été depuis longtemps, et que les capacités de repérage de ton ennemi ne peuvent le supporter."

Réfléchissant un peu.

"Personnellement, je serais tentée de te dire, "enchantée de t'avoir connu, à la prochaine", mais il paraît que je doive répondre à toutes tes questions."


Puis retrouvant son sourire vicelard.

"Enfin, "toutes", mais j'ai droit à plein de jokers..."

*ouais c'est tellement évident que c'est subtil et indescriptible* ^^

Je tique un peu quand elle me tutoie...je sors ma bouteille de vin
"Même si je vais surement ne pas apprécier ce que je vais entendre, autant l'adoucir un peu,non?? Ce n'est pas un grand cru mais ce n'est pas une piquette non plus.."

Puis regardant ses vêtements hétéroclites
"Désolé mais je n'ai rien trouvé de mieux sur ce rocher. Si j'osais je vous demanderais plus tard si vous pouvez me prêter des habits plus présentables..masculins bien sûrs.."

Puis, enfin, abordant les thêmes sensibles

" Déjà je vous remercie de me donner votre nom..J'ai eu récemment pas mal de malpolis qui ne voulaient pas me donner le leur..."

"J'aimerai savoir ce que j'ai fait pour avoir un assassin à mes trousses..Je sais que je ne suis pas un saint, mais jusqu'à présent, je n'ai aucun mort sur la conscience. Et pourquoi un certain groupe de personnes s'évertuent à me sauver???"

"Vous n'êtes pas la première à me parler du centre..mais le centre de quoi?? J'ai vu depuis quelques jours des événements surnaturels, moi même je me suis découvert des pouvoirs que je ne me connaissais pas. Suis je encore humain???"

"Cet assassin s'en est pris à tout ce que je tiens:mon statut, mon frère, mes biens. Pourrais-je revenir un jour dans mon ombre natale???

Te laissant entendre que tes problèmes matériels et vestimentaires ne dureront guère, elle accepte un peu de vin avec satisfaction, mais a tendance à boire un peu vite à ton goût - ce qui n'est pas plus mal, car ce n'est en effet rien de plus qu'un vin de table correct.


Pour le reste, elle réfléchit à chaque fois longuement avant de te répondre.

"Ce que nous appelons le centre s'appelle Ambre. C'est à la fois une cité, un château, un monde, et en vérité la pierre angulaire de l'univers. Nous en sommes très proches, mais des mondes nous en séparent pourtant encore.

Tes origines remontent à ce lieu, ce qui n'est pas le cas de ton ennemi. Tu y seras toujours en sécurité, alors que lui-même devra toujours s'en garder.
Maintenant, es tu humain ? Qui l'est vraiment ?

Sinon, ne pleure pas trop ton monde passé : il était sûrement très réel pour toi, mais pour ceux qui disposent des mêmes pouvoirs que ton ennemi, il n'est rien qu'un terrain de jeu qu'on peut nettoyer en quelques instants. Tout ce qui y vit n'a de réalité que pour celui qui y donne de la valeur, et n'aboutit jamais qu'à des drames..."

Elle a cessé de rire, de sourire et même d'exprimer le moindre sentiment joyeux...

je reste un peu stupefait quand lauriana me répond sur l'humanité, comme si c'était une exception.Lui tenant lamain, la sentant concernée

"Même si des drames s'y produisent, c'est en investissant dans ses mon des qu'on se sent humain. je ne veux pas être détaché d'autrui. Il y a des choses qui valent les coup qu'on prenne un peu le temps de s'y attarder.."

Puis je reprends mon flot de questions et d'hypothèses
"Vous ne m'avez toujours pas dit le nom de mon ennemi et ses motivations. Ni comment vous m'avez parlé dans mon esprit"

"Si mes origines remontent à cet Ambre, cela implique que mes parents y habitent?? je veux les voir!!! je veux savoir pourquoi ils m'ont exilé sur mon monde si Ambre était le lieu le plus sûr..."

"Pourquoi m'aidez vous?? ET vous n'êtes pas la seule.."

"Hmm... Pas mal de jokers en perspective..."


Elle s'écarte un peu, tourne sur elle-même, et ressort la sorte de carte de tarot qu'elle tenait en main dans ta vision. Elle te la lance d'un geste vif et précis, à tel point qu'elle tombe pile dans ta main.
La carte est illustrée... de toi-même ! Enfin, façon de parler, puisque tu es représenté en tenue grise, tenant une lanterne dans l'obscurité, ce qui n'a jamais été ton cas à ton souvenir...


"Ca, c'est le téléphone !" s'exclame joyeusement Lauriana. Pour ceux dans ton genre, ou dans le mien, ou dans celui de ton ennemi, c'est un moyen de communication remarquable : tu te concentres sur la carte, tu ouvres ton esprit, et ça y est !
Mieux, tu peux même ramener cette personne à toi, et inversement.
C'est le système des Atouts. Pour l'instant, tu n'auras guère l'occasion de t'en servir, mais autant que tu sois au courant..."


Elle s'assied soudain sur l'herbe.

"Pour le reste, que te dire ? J'ignore qui sont tes parents, je ne sais s'ils résident à Ambre.
Ton ennemi quant à lui vient de l'autre côté de l'Univers, un endroit que tu ne peux te représenter encore. Appelle-le le Chaos. Je ne sais rien de précis sur lui, et il vaut mieux pour l'instant s'abstenir d'en savoir trop.

Quant à savoir pourquoi je t'aide, je dirais simplement qu'on me l'a demandé gentiment. Pour les autres, ça ne me regarde pas.

Mais assez parlé."


Elle exécute une brutale pirouette au sol, se retrouve debout à 5 ou 6 mètres de toi, tenant dans sa main droite un mince bâton prolongé d'un casse-tête. L'arme tournoie entre ses doigts avec une célérité confondante.

"On a mieux à faire" lance-t-elle avec un sourire vorace.

* oups..encore un combat..*

"Ai-je vraiment le choix.."

J'essaie de trouver dans le coin un baton ou une arme quelconque..sinon je m'en remets à mon bon vieux revolver...

T'as pas à chercher loin : tu constates avec étonnement qu'un bâton court mais solide pend à ta ceinture...

Exactement ce qu'il te faut pour parer le coup puissant que Lauriana t'expédie en direction du torse. Le casse-tête est détourné, mais tu recules sacrément. Ouaouh, la petite a des forces insoupçonnées...

je souris de mauvaise grace:

"Eh bien vous n'êtes pas une faible femme sans défense..je parierai mes dernières économies que vous venez soit d'Ambre, soit du Chaos..Et même que vous me rappelez quelqu'un.."

Sur ce, je lance mon baton vers ses jambes pour la faire tomber..

Son esquive tient du miracle : une sorte de salto arrière sans élan, rétablissement sur une main, aterrissage en douceur, prise d'appuis immédiats.

Son sourire s'élargit. Elle te laisse visiblement quelques secondes, car elle pourrait sans problème déjà foncer sur toi et te prendre en défaut.

"Il va falloir faire mieux que ça..."

je soupire

"Désolé mais je n'ai pas pris des cours de gymnatique...et vous êtes clairement plusieurs niveaux au dessus de moi.."

Je tente de la rabattre contre un mur ou un arbre afin qu'elle ait moins d'options pour m'attaquer ou faire ses acrobaties

Elle recule pour l'instant sans problème, détournant tes coups en maintenant une certaine distance entre vous et profitant de la moindre ouverture pour te menacer d'un coup brutal, qu'elle arrête au dernier moment pour renforcer sa position d'attente.

Visiblement, elle a bien compris ton idée, et tente de garder de l'espace derrière elle, se tenant à l'écart des arbres et de l'eau, et s'éloignant lentement des murs du moulin.

*tiens c'est une bonen idée l'eau!!je n'y avais pas pensé.."

Je change de direction pour l'emmener vers la mare

"Vous avez conscience que je n'ai jamais utilisé un baton de ma vie?? et que je n'ai aucune chance de gagner?? Je suis juste un défouloir??"

"Tu t'en sors très bien ! Tu es naturellement doué pour ce genre de choses !" lance-t-elle en te décalquant un coup à l'épaule contre lequel ta garde est venue un brin trop tard.

Elle reprend un peu de distance en riant gaiement.