Episode 2 : Le Jour d'Après...

Magot ou pas, il te faut quelques jours pour te retaper complètement, et il est heureux qu'Ys, bien que métropole à la taille surnaturelle, ait gardé le côté irréel des rêveries de Corwin, ce qui la rend autrement plus calme et reposante que certains de tes lieux de séjour.


Le temps n'est pas génial, cependant : le ciel est constamment gris, et des vents plutôt rudes balayent la ville. Ces avis de tempêtes sont pour le moins étonnants alors que le mois de mai commence.
Les journaux de la cité confirment l'étrangeté de la météo, mais tous le mettent sur le compte du temps "qui n'est plus ce qu'il était", hein ma bonne dame ?

Devant de telles anomalies il semble évident que la tempête d'Ombre y est pour quelque chose.

Il fera donc une nouvelle vérification de l'état de Ys, cette fois avec une extrême minutie, cherchant la moindre petite interférences.
S'il en trouve il mettra tout en oeuvre pour la corriger avec l'Elysion.

Il te faudrait des années... des siècles... pour espérer faire un tel contrôle.

Il est vraisemblable que les perturbations des Ombres atteignent, d'une certaine manière, Ys, mais c'est tout le problème : le phénomène est de grande ampleur, il ne peut apparemment pas être saisi par ta vision cosmique via l'Elysion.

A partir des Ombres voisines d'Ys, les troubles empirent. Et tu confirmes définitivement la règle suivante : catastrophes climatiques et autres problèmes du même genre dans les Ombres industrielles ou futuristes ; éventuellement problèmes météorologiques mais surtout multiplication des raids de guerriers du même style que ceux que tu as croisé il y a peu.

Les perturbations du tissu d'Ombre, par sifflement, déformations du paysage et aberrations diverses, surgissent également assez tôt - bien plus tôt, en tout cas, que là où tu les rencontres d'habitude, au voisinage des Ombres chaotiques.

Bien, je réuni une sorte de "Conseil de Guerre" afin de préparer Elysion à la bataille.

C'est à dire qu'ayant vu le nombre de troupe et la force de frappe, j'en fais part aux "officiers" en charge de la défense de Ys.

Je fais donc un point sur les défenses présente, et sonne un rassemblement des troupes.
L'objectif est d'avoir au moins quatre fois le nombre de soldat estimé et d'être évidemment les plus forts.

Une fois le bilan fait avec les chefs militaires/magos, si le nombre est insuffisant et la force de frappe également insuffisante je donne des ordres pour aller chercher des troupes en ombre.
Si je suis le seul à pouvoir voyager en Ombre c'est moi qui m'y collerais, sinon je laisserais faire les autres pour faire autre chose.

Le principe est simple : Marcher en Ombre pour trouver une Ombre rempli de guerrier bourrin qui me seront fanatique et dévoué à moi ou à Ys.

Non seulement il va falloir aller en Ombre, mais il faudra que tu y ailles seul.

Les défenses sont inexistantes : la Ville ayant pour modèle le Paris du début XXe, il n'y a plus de rempart, pas de sécurité particulière, juste un ensemble bâti s'étendant sur des kilomètres.

Après, c'est la campagne verdoyante (enfin, un peu grise à cause du temps...), et quelques petits hameaux. Pas avec ça qu'on pourra espérer trouver des défenses.


Pour trouver des troupes en Ombre, par contre, ça ne devrait être trop difficile : tu sais à peu près comment t'y prendre, et même si ce sera sûrement assez long pour récupérer assez de monde, emmener tout ça et caser ça dans le monde d'Ys ne posera sans doute pas de problème particulier.

Aucune défense ? ... Autre que les magos que j'avais déjà emmené ? Je trouve ca bizzare de la part de Corwin mais bon ...

Et bien je m'y colle, pas le choix.

Khlorel a écrit:

Aucune défense ? ... Autre que les magos que j'avais déjà emmené ? Je trouve ca bizzare de la part de Corwin mais bon ...

Et bien je m'y colle, pas le choix.

Bah oui, c'est vrai que c'est bizarre. Peut-être ne voulait-il pas que ça se transforme en une Ambre bis ? Ou peut-être a-t-il d'autres moyens de défense, que tu ne connaitrais pas ? Ou peut-être...
En tout cas, il n'y a rien pour l'instant.


Si tu t'y colles, à toi de me dire. Tu peux recruter ce que tu veux quelque part.

Je cherche à faire équilibré : Archer/Jeteur de sorts et guerrier. La cavalerie me semble inutile vu la sinuosité de la cité.

Il faut qu'ils soient au minimum Chaosien partout, mais idéallement je cherche du niveau Ambrien.

Je reprécise : Ils me sont fidèles jusqu'à la mort, si ce n'est à moi, ils le seront à Ys. Et au minimum quatre fois l'estimation arrondi au supérieur de ce que j'ai pu extrapolé de mes rencontres avec les troupes adverses.

Il va falloir organiser des camps dans les banlieues de la Cité, celle-ci étant par trop densément peuplée pour accueillir des casernes.


Les jours de transit que tu passes entre les Ombres et Ys te confirment bien tes observations précédentes : perturbations majeures des Ombres (à tel point qu'il devient presque impossible de manipuler certaines d'entre elles) et temps abject à Ys - avec même, dans certains quartiers populaires, des égouts qui débordent et autres joyeusetés de ce genre.

Du coup, tu te félicites d'avoir embauché des soldats fanatisés par l'idée de servir à proximité de leur ville sainte, car le moral chancellerait vite face à un encasernement dans des conditions si rudes...

Une fois que j'ai rassemblé les troupes, je me repose le temps nécessaire pour être à 100%.

A toi de me dire quand ce moment arrivera.

Ca vient vite. Evidemment, avec le temps pourri, tu te distrais peu, mais bon... Au bout d'une semaine, tu es frais et dispo.


Dans les casernes, on achève de se mettre en place. Les entraînements, les patrouilles, les manoeuvres, tout s'exécute bien, dans l'enthousiasme qui préside aux choses nouvelles.

En ville, on est, et c'est peu dire, surpris de ce déploiement de forces, peu habituel et, surtout, largement incompris. Les journaux lancent tout un tas de rumeurs abracadabrantes et, sur certaines feuilles, on trouve même des entrevues d'hommes du gouvernement de la cité qui assurent n'avoir rien à voir avec toute cette histoire.
Bref, de fil en aiguille, l'histoire commence à agiter l'opinion qui en avait un peu marre de ne parler que de tempêtes et d'averses.

Bien, frais et dispo, je me dirige vers l'Elysion.

Je la contemple longuement avant de me décider, l'heure est suffisamment grave pour que je n'ai d'autre choix. Je ne peux néanmoins pas non plus me jeter dans la gueule du loup ...

Bon et bien ...

Il pose un pied sur l'Elysion, pour la parcourir

Dans l'univers spectral qui t'entoure lorsque tu traverses l'Elysion, tu devines encore l'animation de la ville autour de toi. Mais au fur de tes pas, ta concentration se mobilise entièrement sur ta progression.


Elle suit les courbes du tracé jadis parcouru par Corwin...



Tu distingues des chariots fantomatiques, des passants translucides qui ont ouvert des parapluies pour marcher face aux intempéries.


Les virages de l'Elysion se succèdent...



Tu crois distinguer Corwin, dans une étrange tenue typique des dandys des riches quartiers d'Ys, en train de se promener sous le couvert des arbres des promenades de la ville.


Ton énergie brûle sur ce parcours. L'Elysion semble briller d'une lumière blanche intense, alors que t'approches progressivement de son centre. Tu vois des visages inconnus, indistincts, qui t'observent avec inquiétude avant de disparaître...



Sur un ultime et suprême effort, tu franchis la dernière barrière, et t'abats sur le centre de cette Marelle de Corwin.
L'air est chargé d'électricité statique. Ys elle-même n'est plus matérielle. Tu ne vois plus qu'un grand ciel étoilé, et tout autour de toi seulement les formes vagues des bâtiments. L'Elysion flamboie, grésille d'énergie.

A bout de souffle, il récupère lentement, suffisamment de force pour se redresser. Il a fait le vide dans son esprit, afin de ne pas se faire happer par l'Elysion dans un endroit quelconque.

Il avait pris sa décision ... Se diriger au coeur même de la raison de ces problèmes était trop risqué. La seule personne qu'il pouvait voir à présent pour obtenir de l'aide ou des réponses était son père.

Après avoir récupéré suffisamment de force, il se concentre alors sur Corwin.

Tu sens que l'Elysion tente de te porter...


Tu a l'impression que ton corps décolle, file à toute vitesse à une hauteur hallucinante. Ta vue se trouble.


Mais, comme un soufflé qui retombe, l'énergie ascendante semble faiblir soudainement. Et lorsque tu retrouves la vue, tu es de nouveau au centre de l'Elysion, dans une situation identique, avec un peu de sueur froide en plus...

Quelque chose cloche définitivement.

Mais qu'est ce qu'il se passe bon sang ?!

Dit-il à haute voix, avant de s'allonger au centre de l'Elysion. Il décide qu'il doit se reposer un peu, mais ne s'endort pas, il serait dommage d'être transporter n'importe où à cause d'un rêve.

Il tate son épée à son flanc et tente de réfléchir posément à la situation tout en récupérant.

Et, malheureusement, l'Elysion ne te répond pas...

Ni personne d'ailleurs.


Le ciel, d'un bleu foncé profond, est parfaitement pur et constellé d'étoiles, ce qui te change de ce que tu vois depuis plusieurs semaines maintenant.

La Marelle de Corwin flamboie toujours autour de toi, d'une énergie blanche mais tiède.

Aurélius n'attendait pas vraiment de réponse, c'était plus une réflexion pour lui même qu'autre chose.

Une fois plus frais et plus dispo, il se relève et sort son épée de son fourreau.

Bon eh bien ... tentons !

Il se concentre alors sur l'homme blond qui s'était adressé à lui en Thari, il était la seule autre personne après Corwin qui pouvait peut être savoir quelque chose, et puisqu'il n'arrivait pas à joindre son père, il devait prendre le risque.

Tu es immédiatement précipité à très haute vitesse vers le ciel, avant qu'une explosion de lumière irisée te fasse perdre conscience une fraction de seconde.


Tu retrouves le sens de la vue alors que tu es agenouillé sur une surface rocheuse à la végétation rare. A une dizaine de mètres de toi, surplombant un vide semble-t-il important, l'homme blond que tu avais croisé, toujours vêtu de son pourpoint de cuir rouge, assis sur une grosse pierre plate.
Il semble porter son regard vers l'horizon et ne paraît pas t'avoir vu.

Reprenant son souffle après une telle expérience, il se redresse et dit en Thari :

Euh ... Salutation ?

Il ne peux s'empêcher de sourire à cette ironique situation.
Il se tiens néanmoins sur la défensive, son épée à la main en position basse, mais clairement à même de se redresser rapidement en cas de besoin.

Le type se retourne. Son expression est un rictus indéfinissable, qui déforme un visage par ailleurs relativement fin. La surprise ne semble pas être le sentiment majeur visible.

"Tiens donc, on ne fait que se télescoper, même si j'avoue que dans mon cas c'était presque involontaire...

Il se relève et rajuste les manches de son pourpoint. Tu constates que le ciel derrière lui a un éclat étrange, aux couleurs multiples, ce qui produit un effet esthétique assez impressionnant sur sa silhouette.

"Je serais heureux de rester discuter, mais j'ai bien peur que vous y risqueriez votre vie. Si vous le pouvez encore, je vous invite à repartir au plus vite..."

La voix est des plus calme, en rien menaçante.

Sur le même ton :

"Je risque ma vie comme je l'entend, et en général ce n'est jamais sans raison. Je l'ai risqué pour une poigner d'informations à l'utilité douteuse, et je l'ai risqué encore plus pour vous rejoindre, faute de mieux."

Il fixe l'individu, cherchant son regard. Il cherche à recueillir toutes les informations possibles que ses compétences le lui permette. Tout en continuant son discours :

"Vous parlez le Thari, et vu l'endroit de notre première rencontre, et celle-ci, vous avez les moyens de passer d'Ombre en Ombre. Ces deux raisons se suffisent à elle même pour qu'en temps normal je ne cherche jamais à recroiser votre chemin, comme cela a été le cas lors de notre premier "entrevu"."

Il sourit et poursuis :

"Mais voilà, les faits sont grave. Outre les tempêtes d'Ombre qui affecte dramatiquement jusqu'aux plus profond de la réalité, il y aussi ces raids qui sont fait sur les ombres par de puissantes armées, sans parlé du reste.
Je n'irais donc pas par quatre chemin, vous venez probablement soit d'Ambre, soit des Cours, dans les deux cas vous savez peut être ce qu'il se passe, pourquoi cela se passe et peut être le plus important : comment y remédier."

L'homme t'écoute d'une oreille, d'abord, mais il est bientôt beaucoup plus concentré, surtout quand tu évoques Ambre et les Cours.

C'est presque avec une pointe d'amusement qu'il reprend, ses yeux te détaillant avec beaucoup plus d'attention.


"Comme c'est drôle. Vous vous êtes complètement, mais alors totalement trompé d'adresse. Les "puissantes armées", comme vous dîtes, elles sont juste derrière moi.

Il s'écarte et te prie tellement d'avancer, au moins de quelques pas, que tu ne parviens pas vraiment à refuser. La scène est impressionnante.
Sous un ciel lumineux dont les contrastes semblent venir d'une sorte d'aurore boréale permanente, tu vois une grande étendue d'eau, nimbée de brume et couverte de centaines, non, de milliers de navires semblables, à première vue à ceux de l'autre jour.
Tous se dirigent vers l'horizon, où ils disparaissent à ta vue sous quelque rideau opaque blanc.

Ton interlocuteur reprend sur un ton pensif.
"Je suis vraiment désolé, mais je ne suis ni d'Ambre, ni des Cours. Et j'avoue que votre interrogation, de même que votre manière particulière de vagabonder en Ombre, tendrait à me laisser penser que vous non plus.

Tu devines les échos lointains de cors et autres trompes, dont les appels se répercutent bientôt. L'homme reprend une posture plus droite, plus souriante aussi.

"Bref, j'ai comme dans l'idée que nous sommes tous deux proches de grandes révélations. J'ai bien peur hélas que vous ayez choisi un bien mauvais lieu, et un bien mauvais moment, pour notre rencontre. Ils ne doivent pas être très loin, et il est possible en sus que dans peu de temps tout ce que nous pourrions nous dire sur l'univers ne soit obsolète..."

Interloqué par le nombre de navire, il tente de n'en rien laisser paraître.

Je vois ... Alors je crois qu'il ne reste que peu de chose à déterminer à présent, notamment de savoir si nous sommes ennemis à défaut de neutre. En fonction de ce "détail" nous pourrons aviser la suite.
Vous savez déjà que ces armées ne sont pas les miennes, donc qu'à priori il y a de forte probabilité pour que je ne sois donc pas une menace pour qui que ce soit en Ombre, ou ailleurs.
Qu'en est-il pour vous ? Sont-ce vos troupes ? Si c'était le cas ne resterait alors que à définir vos buts pour trancher la question. Si non, alors peut-être pouvons nous nous entendre, du moins pour le moment.

Il avait dit tout cela le plus calmement du monde, tout en se préparant mentalement en sauter à tout moment avec l'Elysion.

L'homme est toujours aussi souriant. Le genre de sourire détestable qui sous-entend toujours de sales coups.

"Si j'étais d'humeur taquine, je pourrais facilement jouer sur les mots.

Ce ne sont pas "mes" troupes. En aucune manière. Je ne commande à rien de tout cela.
Maintenant, dire que je ne suis pas, de près ou de loin, mêlé à cette histoire, ce serait atrocement mentir.
De même si je disais que je n'ai pas une proximité, au moins sentimentale, avec le spectacle en cours. "L'accomplissement du destin", comme on dit chez nous.

Il se rassied sur la pierre plate.

"En effet, vous n'êtes pas une menace. Du moins pas comme peuvent l'être Ambre ou les Cours du Chaos. J'ignore d'ailleurs où vous placer, ce qui me plaît assez.

Il porte un regard sur un point situé derrière toi. Tu entends des battements d'ailes rapides, qui s'éloignent très vite.

"Je crois hélas que les meilleures choses ont une fin. Le vrai propriétaire de la grande armada sait que je discute avec quelqu'un d'inconnu, ce qui risque de vous poser quelques problèmes pouvant s'avérer fatals.
Comme je vous l'ai déjà proposé, vous feriez mieux de détaler sur le champ..."