Episode 2 : Le Jour d'Après...

Il est aux alentours de onze heures.

La chambre des invités et de taille très correcte, et te rappelle certaines suites des hôtels rétro que tu as pu fréquenter tant à Ys que dans certaines Ombres.
La pièce principale est occupée par un grand lit à baldaquin, tandis qu'un bureau et une bibliothèque aux étagères vides meublent les murs. De grandes fenêtres en voûtes illuminent la salle, en dépit d'un temps toujours aussi gris.

Une petite porte mène à une autre pièce, beaucoup plus petite et occupée par une table et quatre chaises, ainsi qu'une grande armoire à vêtements.
Pas grand chose sous la main à première vue.

La plomberie tout comme l'électricité manquent.

Une fois seul, devant tuer le temps, il sorti les deux Atouts qu'il avait en sa possession.

Il regarda celui de la jeune femme qui semblait tant avoir besoin d'aide et plus toute sa tête ...

Puis celui du fils de Caine ...

Il se décida pour la jeune femme.
Il se rappela ce que son père lui avait appris sur les Atouts, et se concentra donc dessus.

Bien que n'ayant jusqu'alors qu'une connaissance théorique du contact d'Atouts, tu parviens très vite à trouver la recette.

La carte se refroidit, devient même glaciale. Le décor, puis la silhouette, semblent s'animer... puis disparaissent aussitôt. Le noir, total.

Une telle obscurité qu'elle semble t'entourer complètement, te cerner.
En plus de ces ténèbres, un silence total.
Et pourtant, tu devines une présence. Pire, une attention, d'abord vague, puis soutenue.

Rien ne bouge, rien n'indique un contact quelconque avec la jeune fille illustrée à l'origine sur la carte, mais il est évident que quelqu'un, ou quelque chose, a désormais noté ta présence et est en train de prendre les mesures de circonstance...

J'use de toute ma concentration, toute ma psyché est focalisé sur une seule chose : Trouver qui m'observe, qui à noté ma présence.

Si je suis observé, si je suis l'objet d'attention, je vais rendre la pareil !

Une pression terrible commence à te saisir à la tête.
Sans qu'il y ait une présence identifiable, tu devines clairement une conscience, qui a désormais pris la pleine mesure de ton contact, et joue au même jeu que toi.

Sauf qu'elle use de son mental moins pour observer que pour saisir ton esprit dans de véritables tentacules mentales, et que sa puissance paraît très supérieure à la tienne : non seulement elle te maintient dans l'obscurité, mais en plus elle profite à plein de tes tentatives d'exploration pour tenter de t'attirer...
La douleur devient grande.

Ho-oh.

Défense, défense, DEFENSE !!!

Et si cela ne suffit pas : Couper le contact.

Tu uses des dernières extrêmités de tes pouvoirs mentaux, mais il ne fait plus de doute désormais que tu fais face à une volonté consciente, très puissante, et surtout te faisant l'infini honneur de ne pas te sous-estimer.

Tes défenses souffrent, car si elles parviennent à éviter toute infiltration qui pourraient oblitérer ta volonté, tu ne réussis pas à échapper à un lent affaiblissement de tes sens, tactique utilisée dans le but évident de te neutraliser à terme et t'attirer on ne sait où.

Tu tentes désespérément de couper le contact, en vain. Visiblement, ton aimable correspondant aime ta conversation...

Damned !

Sauf si je sens que je peux vraiment lutter je n'ai pas le choix, je plonge dans l'Atout.

Et, évidemment mes défenses psychique seront à leur maximum.
Si je ne suis pas concentrer à lutter contre sa tentative de m'attirer en épuisant mes sens, peut etre qu'à l'intérieur cela sera plus facile de me focaliser directement sur la personne.
Au moins avec un peu de chance le contact mental sera coupé et difficile à remettre en place, même pour mon "aimable correspondant".

Sans dire que tu le ressens directement, tu crois deviner à tes dernières tentatives la jubilation de ton adversaire : alors que tu plonges dans l'Atout, tu t'enfonces dans son piège et te mets totalement à sa merci.

Tes sens déclinent lentement, l'un après l'autre.

Tant pis, je lutterais jusqu'au bout, de toute façon je n'ai pas le choix, si ma psyché n'est pas suffisante ...

La seule option qui subsiste est Elysion ... Mais cela ne serait il pas risqué de l'exposer ?

Pas vraiment le choix, si je veux survivre apparemment.

Je me concentre donc progressivement sur l'Elysion.
Concretement je fais tout mon possible pour que mon "hote" ne pénètre pas mon esprit et fait glisser petit à petit mon esprit sur l'Elysion avec toujours dans le besoin de me proteger dans un premier temps.

Ouf...


A peine l'Elysion se forme-t-il dans ton esprit qu'un choc terrible se produit, une véritable détonation psychique qui te fait perdre le peu de conscience qui te restait...

Lorsque tu ouvres tes yeux, tu reconnais la chambre. Tu es allongée par terre, et l'arrière de ta tête te fait mal, comme si tu l'avais violemment cognée au sol - ce qui est visiblement le cas puisque tu t'aperçois que tu saignes.

A proximité de ta main, l'Atout de la jeune fille est là. La carte fume légèrement.

Eh merde ... j'espère que mon interlocuteur à eu plus mal que moi.

Je me redresse difficilement, me massant l'arrière du crâne.
Je ramasse l'atout et regarde le dessin, s'il est toujours le même.

Titubant légèrement, je vais à la porte et ouvre à la recherche d'un serviteur afin que l'on me porte une serviette et de l'eau, et savoir l'heure qu'il était.

L'image est toujours la même, bien que tu discernes désormais sur le beau visage de la femme un air triste, presque désolé... à moins que ce ne soit qu'une impression.

Un peu étonnés de te voir éprouvé et en train de saigner, les serviteurs te ramènent sans discuter une bassine d'eau et des serviettes, et plus généralement du matériel de toilette.

Il est un peu plus de 11 heures maintenant...

Vu le choque je vais dormir le reste du temps pour me reposer et me remettre. Pas envie d'expérimenter encore la même chose de si tôt.

J'ordonne que l'on me réveil à 11h50 avec une bassine d'eau fraîche.

A mon réveil je me passerais de l'eau sur le visage afin d'être frais et dispo et attendrais que l'on vienne me chercher.

C'est peu avant midi que l'un des officiers royaux vient te chercher, pour te signaler que le Roi est prêt à te recevoir.

Après une marche par des escaliers détournés, tu arrives devant une porte discrète du premier étage, gardée par deux soldats en uniforme foncé et armure argenté.

L'officier frappe à la porte trois fois puis ouvre la porte sans attendre de réponse.

La pièce est très simple, sans fioriture. Une bibliothèque, un secrétaire, une longue table qui divise la salle, deux fauteuils de ton côté, trois de l'autre.
Ces trois derniers sièges sont tous occupés.

Le siège du milieu est occupé par un homme blond, de taille moyenne, portant une tenue fonctionnelle où dominent le bordeau et le vert. A peine es tu entré qu'il te dévisage sans aménité.

A sa droite se tient une petite femme brune, en robe bleue sombre. Etrangement, ses yeux sont fermés, et elle ne semble pas réagir à ton entrée.

A sa gauche, une autre femme, beaucoup plus grande, en robe mauve et à la peau sombre. Ses yeux comme ses cheveux sont verts, ces derniers tressés dans son dos. Comme son voisin, son regard n'est pas particulièrement amical, sans être non plus hostile. Une réserve d'usage.


"Je suis Random, Roi d'Ambre, te lance l'homme au centre sans embage, en te désignant les sièges de ton côté de la table. Et voici mon épouse Vialleet ma soeur Llewella (il désigne la femme brune) (il désigne l'autre dame).
Pour d'autres cas, je me refuserais à accueillir en ce moment de nouveaux... parents, débarqués d'on ne sait où.

"Mais tu te présentes comme un fils de Corwin, ce qui mérite au moins que l'on s'y intéresse. Nous t'écoutons."

Il entre avec un demi sourire aux lèvres.

L'ironie de la situation était marquante, encore plus après ce qu'il s'était passé dans la chambre.
Voilà qu'après tant d'années à devoir les éviter à tout prix, je me retrouve de moi même devant ces "chers parents".

C'est sans un mot qu'il prend place, non sans avoir salué comme il se devait les trois personnes à l'évocation de leurs identités respectives ; il fallait au moins respecter les convenances, après tout ce n'était pas une visite inamicale.

Prenant une légère pause de réflexion, il dit :

"J'ai reçu l'autorisation de mon père de venir vous voir, aussi me voilà."

Il marque une légère pause, pour observer les réactions, et poursuit :

"Il semble que "quelque chose" perturbe le multivers. J'ai été témoins de rafle dans les Ombres, d'enlèvement de corps et ai même eu loisir de discuter avec une personne suffisamment proche du Spectral pour avoir pu me tirer d'un mauvais pas." Il avait prononcer le mot "Spectral" comme une évidence, il espérait que cela les feraient réagir, ou les faire parler pour obtenir plus d'information.

"Pour faire court : Il semble que l'heure soit suffisamment grave pour que mon père me demande de m'allier à vous afin de résoudre tout ce foutoir. Et si j'en crois ce que j'ai pu voir récemment il y a autant de conflit interne qu'externe en sus des difficultés dans la tâche qui s'annonce à nous." Il avait volontairement user d'un ton plus "mystérieux" afin d'aiguiser leurs attentions, il fallait qu'ils sachent qu'il savait des choses, suffisamment pour les amener à échanger ces informations contre d'autres.

L'assistance t'écoute avec attention. Random finit par reprendre la parole, posément.

"Tout cela est fort intéressant, et j'avoue que ces histoires de 'Spectral', d'enlèvement et de contact du troisième type (un sourire narquois apparaît) pourraient nous être utiles pour nous éclairer sur ces foutus trucs qui se passent en Ombre. Il faudra revoir ça plus en détail, plus tard.

"Seulement - à nouveau ce sourire de travers - se pose un problème : peut-être es tu ce que tu dis être, mais peut-être pas. Je ne connais de Corwin qu'un seul fils, et celui-ci ne nous est certainement pas arrivé par la grande porte du château.
Du coup, tu comprendras que, même avec de la bonne volonté, il va nous falloir un peu plus que cela pour envisager de coopérer avec toi. Les enjeux sont d'importance.


Profitant de la pause, la femme appelée Llewella intervient.

- Je suis d'accord. Peut-être nous serait-il d'abord nécessaire de savoir où est Corwin, et pourquoi il t' "autorise" à venir maintenant. Et avant ?"

Un sourire s'affiche sur son visage à l'évocation du fameux film de Spielberg, pas mauvais comme réalisateur.

"Fiona et Caine n'ont pas fait tant de cas de mon identité, eux. Peut-être est-ce finalement bon signe que vous cherchiez, vous, à vous assurez de qui je suis avant de tenter de m'envoyer au casse pipe, ou pas."

Visiblement amusé par son trait d'humour il poursuit :

"Je n'ai pas vraiment de moyen de vous prouver que je suis le fils de Corwin, sinon que je le suis et qu'il m'a envoyé à vous."

Regardant Llewella :

"Enfin à vous ... Pas vous directement, il m'a juste dit que je tomberais sur les membres de la famille en cherchant bien, et je suis effectivement tombé sur Fiona et Caine. Avant d'arriver ici et de vous trouvez, tout les trois."

Légère pause :

"Quant à "l'avant" j'avais pour consigne de vous éviter comme la peste, et c'est ce que j'ai fais. Bien sûr rien de personnel, je ne vous connais pas, mais les ordres de mon père étaient ce qu'ils étaient."

La mine songeuse :

"Est-ce que cela vous suffit comme "preuve" de ma bonne foi, ou avez vous une idée en tête qui pourrait vous prouvez que je suis bien le fils de Corwin ?"

A nouveau regardant Llewella :

"Ah oui, où est-il ? Je ne sais pas où il est avec exactitude, je sais juste qu'il est en très fâcheuse posture et certainement contre un ennemi des plus puissant compte tenu de ... " Il retient sa phrase "... son combat pour le maintient du Multivers."

Random ne laisse pas paraître de sentiment particulier à tes réponses.

"Tu dis avoir rencontré Caine et Fiona ? C'est amusant, car voilà justement deux personnes elles aussi manquantes à l'appel, et qu'il serait intéressant de revoir rapidement. Tu n'aurais pas (avec une moue moqueuse) quelque idée de l'endroit où tu as pu les croiser, quelque fois ?

Random cesse le numéro qu'il s'apprêtait à reprendre lorsque commence à s'élever la voix de son épouse la reine Vialle.

- Il y a cela, c'est vrai, mais aussi autre chose : pourquoi Corwin t'a t-il dit d'éviter Ambre ? Il n'y est pas considéré comme un ennemi, bien au contraire.

- Oui... et ce terme de multivers, reprend Llewella, que j'entends pour la première fois. Comme si hors d'Ambre et du Chaos, il y avait davantage que les Ombres..."

La fille aux cheveux verts ne tente même pas de poser de question : elle n'est pas dupe un instant et veut te le faire voir, sous son air de Joconde triste.

Hmpf.

A Random :

"On ne peux pas dire que j'ai parlé directement avec Caine et Fiona, ils avaient l'air de sous entendre être des versions alternatives d'eux, au travers de miroir."

A Vialle :

"Mon père à ses raisons et je ne les connais pas. Mais peut être que sa dernière mise en garde particulière à l'égard "des rouquins" n'y serait pas étrangère ?"

A Llewella enfin :

"L'existence de myriades d'Ombres entre Ambre et les Cours suffit à lui même à considérer le terme de Multivers comme approprié, mais ce n'est que mon avis."

Il marque une pause.
"J'ai en ma possession trois cartes. Et si vous convenez que je suis bel et bien fils de Corwin, je vous en montrerais une qui étayera ce que je viens de dire, mais n'est pas en soit une preuve de mon identité, juste que ce que je dis contient au minimum une part de vérité, si vous doutiez de moi.
En l'échange d'une faveur et d'un nom, je vous montrerais une deuxième carte.
Enfin la troisième carte ne sera dévoilé que lorsque nous auront suffisemment échanger l'un et l'autre sur le terrain de ce qu'il se passe réellement avec ce Spectral.

Le choix est votre à présent."

Il les regarde tour à tour, visiblement résolu.

Tous montrent une certaine surprise à ton évocation des miroirs, mais la compréhension semble immédiate. Ils ne te questionnent plus sur ce point.

Random reprend calmement à l'issue de ta plaidoierie (il faut bien appeler les choses par leur nom).

"Il est évident qu'un argument comme 'se méfier des rouquins' me satisfait largement, mais c'est un classique. Corwin va jusqu'à taire ton existence, t'empêche l'accès à Ambre, puis te fait ramener un beau jour comme si de rien n'était : c'est tout de même gros !

Il se lève, tandis que ses voisines restent assises, et s'étire comme s'il était vraiment très fatigué.

"Je n'ai rien contre toute cette jeunesse qui se pointe à Ambre, et je ne doute pas que nous aurons des choses à aborder ensemble, mais plus tard.
Tu as l'autorisation temporaire de demeurer au château si tu en as envie.
Tu t'y sentiras peut être observé parfois, mais il va sans dire que c'est uniquement lié aux dispositifs de sécurité renforcés dont nous avons besoin pour les affaires diplomatiques en cours...
"Je ne t'invite pas à table pour le moment, mais n'hésite pas à demander à ce qu'on te serve quelque chose dans tes appartements.


Alors qu'il fait mine de se retirer en direction d'un pan de mur ou tu repères, bien planqués, les contours d'une porte dérobée, la dénommée Llewella intervient soudain.

- C'est tout ? Tu ne t'intéresses pas à ce qu'il peut nous montrer ? Et tu ne veux pas en savoir plus sur la Marelle de Corwin ?

Le Roi se retourne vers elle, avec un léger sourire.
- C'est tout, oui. Les affaires de Corwin ne me regardent pas. Quant à ses Atouts... bah, ils seront encore là plus tard, et on a assez de problème sur les bras pour ne pas se lancer dans des négociations interminables.

Il se retourne vers toi.

"Si tu n'as rien de particulier à ajouter, tu peux te retirer. Nous nous reverrons plus tard, soit en fin d'après-midi, soit après le repas du soir. Je suis sûr que ma chère soeur se fera une joie de faire un joli portrait de toi. Ca pourrait servir..."

Son sourire, reflet de la mesquinerie qu'il semble adorer arborer, t'est autant destiné qu'à sa soeur, qui le dévisage d'un air toujours las.
La reine, quant à elle, semble toujours un peu perdue dans ses pensées, les yeux clos, même si tu devines une intense perception chez elle.

Lorsque Random se lève, il se lève également, par pur réflexe plus que par bienséance, même s'il fait parfaitement illusion.

"Un peu gros dite vous ? Il est vrai que des perturbations d'une telle ampleur d'un bout à l'autre du multivers sont monaies courrantes, n'est-ce pas ?" Il ne peux réprimer un petit rire moqueur.

"Quant à mes Atouts, qui à dit qu'il s'agissait de trois Atouts, hm ?" Il arc ses lèvres en fin sourire, puis reprend une mine sérieuse.

"Mais vous êtes le Roy - ici. Aussi ... " s'inclinant en une sorte de révérance "... il sera fait comme bon vous semblera, après tout, le temps de quelques heures est juste ce qu'il faut aux perturbations pour gagner en ampleur et aux troupes du Spectral d'enlever un peu plus d'Ombrien, je comprend dès lors que ma place ne soit pas à la table du festin de la cours." C'etait bien un ton sarcastique qui sortait de sa bouche.

Il en avait assez de ces jeux puérils, il était là à la demande de son père pour aider à sauver le Multivers de il-ne-savait-quoi, et voilà que Random la jouait collet monté alors que l'urgence était réelle.

Merde à la fin ! Après tout le mal qu'il s'était donné pour arriver jusque là, et ses déboires tant avec Elysion que sa Psyché, il avait plus que besoin d'être considérer et d'agir en conséquence - c'est du moins ce qu'il pensait devoir faire pour être à la hauteur de son père et surtout lui prêter main forte ; depuis qu'il avait vu Greyswandir brisée, il était inquiet pour Corwin.

Random reste sur sa position, et tout en prenant Vialle par la main retrouve un air quelque peu goguenard.

"Pas la peine de jouer le sauveur de l'Univers, mon bonhomme. Les problèmes, on les connaît depuis plusieurs semaines maintenant, et, nous aussi, nous essayons de trouver les moyens pour identifier la menace et rassembler les forces nécessaires pour la contenir.

"Sauf que, en même temps, on a d'autres problèmes. Si tu veux savoir, on a une ambassade sur les bras depuis deux jours, qui n'a rien trouvé de mieux que s'entre-égorger à peine arrivée - au sens propre, si tu vois ce que je veux dire.
C'est rien face à la fin du monde qui arrive peut-être, tu me diras, mais ça m'embêterait de me taper l'apocalypse en même temps qu'une attaque de représailles venue des Cours du Chaos.

"Alors bon, fils de Corwin ou pas fils de Corwin, même si ton offre d'assistance et d'échanges de renseignements est bienvenue et estimée à sa juste valeur, je pense que tu peux patienter un peu."


Sans attendre de réponse de ta part, Random se retire. La Reine, qui n'a pas desserré une seule fois des cils, semble lui murmurer quelques mots à l'oreille tandis qu'ils disparaîssent dans l'ouverture.

Tu demeures seul avec Llewella, qui s'est elle-aussi levée et regarde vaguement une des bibliothèques avant de t'apostropher assez soudainement.

"Est-ce toi qui a tenté une manipulation d'Ombres sur le Kolvir ce matin ? Ce n'était pas particulièrement discret, si tu veux mon avis..."